24 d’octubre 2008

Enquête sur la dyslexie des lecteurs du cerveau

















J’avais eu déjà l’honneur de préfacer le livre en espagnol d’Éric Laurent qui a le même titre, en anglais, que celui qui vient d’être publié en français et dont nous célébrons la publication ce soir: « Lost in cognition »*. J’avais salué alors la vocation translingüistique du livre et d’Eric Laurent, vocation qui me semble suivre la logique même de l’objet qu’il cerne, entre la psychanalyse et la science. C’est cet objet petit a, formalisé par Jacques Lacan, qui glisse entre les langues pour se faire la cause du sujet, de son désir et de son existence même, et c’est ce sujet que la psychanalyse doit défendre aujourd’hui, une fois de plus, contre son effacement systématique opéré par le scientisme.
Le livre a, en effet, le même titre en espagnol et en français. Il n’y a pas besoin de traduire ce titre qui fait ainsi fonction d’objet translingüistique, presque comme un mathème qui passerait tel quel d’une langue à l’autre, tout en gardant son identité. On pourrait supposer alors qu’il s’agit du même livre en espagnol et en français. Mais non, pas du tout. Ce n’est pas une traduction dans le sens habituel du terme. Il y a de textes qui manquent, d’autres qui se sont ajoutés pour cerner de façon plus précise le sujet en question. Il y a en tout cas quelque chose qui est perdu et quelque chose qui est gagné dans ce semblant de traduction. En fait, une traduction est toujours un semblant, un semblant de dire le même dans une autre langue. Il y a quelque chose du « Lost », de l’objet perdu, et du « Lust » - de l’objet du plaisir, pour reprendre l’équivoque qu’Eric Laurent lui-même introduit dans l’édition en espagnol avec le terme « Lust », cette fois en allemand, qui est dans le Lustprinzip, le principe du plaisir freudien. Il y a donc une perte et un gain dans ce passage entre les langues. Il y a quelque chose qui passe, qui ne cesse pas de s’écrire, et quelque chose qui ne passe pas, qui ne cesse pas de ne pas s’écrire. Et donc, nous sommes déjà par ce biais au centre de notre débat : de ce qui se lit dans ce qui s’écrit et dans ce qui ne peut pas s’écrire.

Le titre proposé ce soir, Enquête sur la dyslexie des lecteurs du cerveau, nous invite ainsi à considérer l’un des points centraux du débat entre psychanalyse et sciences cognitives dans le statut qu’il faut donner à la lecture, à la lettre et sa place dans le sujet. Dans ce qu’Eric Laurent désigne dans la Préface – cette fois dans l’édition en français et seulement dans cette édition, à la page 14 – comme « le régime des certitudes » de la science et de son mode de production du sujet, il y a en effet la certitude scientiste d’un fait de lecture, la certitude qu’il y a dans le cerveau quelque chose à lire. C’était d’abord dans le code génétique où l’on devait lire le destin de l’être du sujet, maintenant c’est aussi dans les neurones où l’on nous propose de lire un nouveau chapitre de l’ainsi nommé « grand livre du monde ».
C’est un principe partagé dans presque toutes les références des sciences cognitives aux neurosciences : il y a de l’écriture à lire dans les neurones. Par exemple, Christof Koch ou Eric Kandel ou James Watson, dans les courants plus localisateurs de la mémoire et de l’apprentissage, en font le principe mécanique d’un déterminisme du sujet. D’autres courants sont beaucoup plus flexibles dans la délocalisation de l’expérience du sujet, comme Gerald Edelman et Giulio Tononi qui mettent en question le concept réductionniste d’une mémoire représentationnelle inscrite dans le cerveau et parlent d’un « système dégénéré » où l’équivoque fait partie de toute possible lecture d’une trace dans le système neuronal. S’il y a trace d’un événement, il n’y a pas quand même un seul signifié inscriptible avec elle. On es toujours dans l’équivocité de la trace. Dans cette conception, comme dans celle ouverte par Pierre Magistretti avec notre collègue François Ansermet avec la « plasticité neuronale », il y a en effet de la place pour poser la question d’un sujet et d’une contingence qui ne serait pas réductible a la supposition de « ce qui est déjà écrit ».
Et il faut en effet rappeler ici le fameux projet prefreudien de Freud lui-même dans son incroyable « Esquisse d’une psychologie pour des neurologues » où il avait pris comme point de départ cette fabuleuse fiction scientifique d’une écriture neuronale, projet qu’il avait laissé dans le tiroir pour le considérer comme un « embrouillage » scientifique, tel qu’il le dira à son collègue Wilhem Fliess.
Allons donc tout droit à l’équivoque qui gît dans cet embrouillage et que seulement Jacques Lacan saura extraire dans sa juste mesure. Le sujet de l’inconscient ne se constitue pas dans la trace laissée dans l’organe, mais justement dans son effacement et dans ce qui ne cesse pas de ne pas s’écrire dans cet effacement. Voici le réel de la psychanalyse tel que Lacan le formule pour le distinguer de façon radicale du réel déjà significantisé, déjà pris dans le symbolique, où la science fait son parcours sans le savoir. Ce réel et son sujet ne sont pas inscrits dans aucun système de traces mais dans son effacement.

Eric Laurent le met en relief d’une façon aussi délicate que précise dans la partie du livre intitulé avec la question « Quelle inscription pour le sujet ? » Je le cite, à la page 36 : « Il y a l’impossibilité radicale de réduire l’inscription subjective à un système de traces dans la mesure où le lien entre trace et expérience ne cesse pas de se réécrire. C’est bien parce que le lien avec l’expérience biologique se perd qu’une identification non biologique, signifiante, peut se produire. Le système langagier fonctionne comme suppléance de ce hiatus. C’est parce qu’il n’y a pas de mémoire biologique qu’il peut y avoir une mémoire de l’inconscient ». L’inconscient freudien devient alors une « mémoire de l’impossible », tel qu’Eric Laurent l’indique à la page 41, c’est-à-dire justement une mémoire du réel si nous lisons – et je dis bien, si nous lisons – cet impossible comme le réel de Lacan et de la psychanalyse, c’est-à-dire comme ce qui ne cesse pas de ne pas s’écrire. Et c’est justement dans cette perspective que nous pouvons comprendre la lecture lacanienne du trauma freudien. Ce qui est le noyau du traumatique n’est pas ce qui est resté inscrit dans l’appareil psychique comme la trace d’une expérience plus ou moins dramatique dans son supposé signifié. Ce qui devient traumatique, nous le constatons chaque fois que le sujet en fait le témoignage, soit par exemple dans le non-dit de la mère face à la scène de séduction, soit dans ce que le sujet lui-même n’est pas arrivé à dire ou à faire juste avant ou juste à la suite de la bombe éclaté qui a semé de mort son entourage. Dans un cas comme dans l’autre, ce qui devient traumatique est toujours ce qui ne cesse pas de ne pas s’écrire de cet événement, ce qui reste comme l’inconscient réel qui attend d’être réalisé par le sujet dans l’analyse, si ce n’est qu’il le passe à l’acte dans le plus vrai de sa vie. C’est dans cette logique qui se dessine, comme l’indique Eric Laurent à la page 42, une « mémoire des points de coupure » ou s’inscrit l’objet de la psychanalyse, l’objet a, l’objet fait de la coupure et de sa chute du corps. Et cet objet, Lacan y insistait, est une lettre.
Et si vous me permettez d’ajouter encore une langue à cette lecture translinguistique de « Lost in cognition », je signalerai que, dans ma langue à moi, la lettre (lletra) devient justement coupure (retall) par une anagramme qui fait torsion de l’une dans l’autre.
Donc, la psychanalyse devra toujours rappeler aux « lecteurs du cerveau » la place juste de la lettre qui convient de lire, la place mise en relief par cette maxime que Jacques-Alain Miller avait avancée il y a quelque temps à l’opinion éclairée. Je le cite : « Mais lis surtout ton inconscient à toi, ce livre tiré à un seul exemplaire dont tu transportes partout avec toi le texte virtuel, et où est écrit le scénario de ta vie, ou du moins son rough draft » (1) . C’est en effet dans ce rough draft, dans ce brouillon de texte, - dans le « borrador » comme on dit curieusement en espagnol en indiquant ce qui efface et doit s’effacer à son tour – c’est donc dans ce brouillon impossible à traduire que le sujet pourra écrire à son tour la lettre de cet objet qui le traverse en silence.


*Intervention dans la Soirée de la Bibliothèque de l’Ecole de la Cause Freudienne du 22 Octobre 2008, Psychanalyse et Sciences cognitives, autour du livre d’Eric LAURENT « Lost in cognition », sous le titre, « Enquête sur la dyslexie des lecteurs de cerveau » . Avec la participation d’Eric LAURENT, François ANSERMET, Guy BRIOLE et Miquel BASSOLS.

1. Jacques-Alain Miller, Lettres à l’opinion éclairé, Seuil, Paris 2002, p. 57.


14 d’octubre 2008

L’échec du principe du marché …ou “Nobody’s perfect”







La conception qui prônait l’équilibre homéostatique des marchés comme principe régulateur de l’économie a été contredit de façon radicale par une crise aussi globale que les effets de cette économie. On découvre tout d’un coup que ce n’était pas la loi du marché ce qui était le principe régulateur, même s’il semblait au prix de fortes turbulences, de l’économie libidinale globale. Non, ce n’était pas la loi de l’offre et de la demande ce qui donnait sa valeur d’échange et sa valeur de jouissance aux choses du monde. Il y avait une variable qui n’avait pas été considérée par les précis analyses économétriques comme la plus importante dans ce système : la confidence, la confiance en l’Autre qui devait garantir cette régulation comme une condition nécessaire de cette réalité, comme le point d’appui qui la soutenait en rien d’autre que la supposition d’un savoir de l’Autre. Jacques-Alain Miller l’avait signalé de façon très opportune (voir l’entretien publié en Octobre 2008 dans Marianne) en repérant ce point d’appui de la grande machine économique globale dans ce vide actif occupé par la fonction désignée comme le « sujet-supposé-savoir ». C’est ce que la psychanalyse nous apprend dans l’expérience du transfert. Le monde découvre alors, non sans une certaine désillusion, que ce sujet-supposé-savoir était en fait dans le principe de l’énorme pouvoir des transferts… bancaires. Une fois enlevé ce principe actif de la confidence, l’édifice s’écroule dans un vertige paralysant. Les bancs eux-mêmes cessent alors de se supposer entre eux ce pouvoir de transfert et les gouvernements ont du faire le possible pour restaurer une confiance dans l’autre comme sujet-supposé-savoir, en garantissant ainsi son précaire semblant de solidité. En effet, il suffisait quelqu’un en faisant un petit signe d’alarme du fait que l’Autre ne savait pas tout ce qu’on supposait qu’il savait - mais qu’est-ce qui vaut en fin ce que j’ai ? – et la panique s’étend comme une trainé de poudre.

Et qu’est-ce qu’on suppose donc que l’Autre sait ? Les critiques les pires se sont adressés alors vers Alan Greenspan, le fameux ex président de la Fed (Federal Reserve System) qui avait affirmé la valeur absolue du principe du marché. Alan Greenspan a été surnommé « L’Oracle » par son pouvoir transférentiel sur le gouvernement américain et sur les agents du marché. « Il avait une façon de parler qui te faisait croire qu’il savait exactement de quoi il parlait en tout moment », disait un sénateur démocrate. Face aux premiers indices du déchainement de la crise, l ‘Oracle du transfert se maintenait quad même ferme dans sa certitude tout en affirmant : « La gestion du risque ne peut pas toujours arriver à la perfection (…) Les mauvais ont été les banquiers, dont l’intérêt individuel avait été jadis pour moi un point indiscutable ». L’argument a tout son intérêt : la machine et la loi du marché qui la gouvernait étaient bons, le mal est dans les sujets qui l’ont corrompue tout en abusant de la confiance. On le sait déjà, nobody’s perfect. La ressemblance d’Alan Greenspan avec l’ineffable millionnaire nommé Osgood Fielding dans le film Some Like It Hot (Certains l’aiment chaud) de Billy Wilder est plus que physique. Tous les deux mettent le point final dans la trame incroyable avec la même phrase : il n’y a personne qui soit parfait. Osgood Fielding acquiesçait ainsi à l’aveu de son partenaire de n’être pas une femme comme il le croyait, tandis qu’il continuait à mener son canot vers une lune de miel incertaine. Alan Greenspan argumenta de la même façon la marge de risque dans laquelle il prenait ses décisions. Et il avait bien raison, seul que la variable du sujet – le sujet de la jouissance, dirons-nous suivant l’enseignement de Lacan – était la pièce fondamentale de la machine, elle était là comme le ressort qui la maintenait en fonctionnement et comme la cause de tout son intérêt. Et elle se révèle maintenant comme son vrai sabotage interne. Ce sujet, il était là, lui-même sans le savoir, divisé dans son conflit entre l’objet libidinal qui se cachait sous les voiles du sujet-supposé-savoir.

Cet objet libidinal est le vrai ressort du marché tel que Freud l’avait découvert comme la cause de l’échec du nommé « principe du plaisir » de l’appareil psychique. Si Jacques Lacan l’avait formalisé comme l’objet a c’était pour le repérer comme le plus de jouir qui git dans toute plus value du marché comme l’objet fantasmatique le plus intime de chaque sujet. Le principe du marche se proposait, en réalité, comme le meilleur principe régulateur de l’objet libidinal, comme la loi qui pourrait distribuer d’une façon en fin la plus équilibré les bien de consommation. Au delà du principe homéostatique, cet objet libidinal se révèle maintenant comme un reste, comme un pur déchet qui inonde avec son non sens l’échec du principe du marche.

On ne devrait pas mépriser le solde final si on l’interprète comme il convient, avec la question que l’objet cause du désir renvoi au sujet une fois chu le sujet-supposé-savoir. C’est la question sur la vérité de sin désir qui peut être énoncé ainsi : et qu’est-ce que tu voulais de moi sans le savoir ?

Disons pour conclure que la comparaison ente le « principe du marché » er le « principe du plaisir » comme des médecines prescrites pour guérir le symptôme pourrait être menée encore plus loin. Ce sont des promesses de jouissance qui nourrissent la cause du symptôme. Mais la loi du marché se nourrit justement de sa propre consommation, elle se consomme dans cette consommation même…

13 d’octubre 2008

El fracaso del principio del mercado ...o "Nobody’s perfect"












La teoría de la segura homeostasis de los mercados como principio regulador de la economía global se ha visto contradicha de manera radical por la actual crisis económica mundial. Se descubre de repente que no era la ley del mercado la que regulaba, aunque fuera al precio de fuertes turbulencias, la economía libidinal global. No, no era la ley de la oferta y la demanda la que daba su valor de cambio y su valor de goce a las cosas del mundo. Hay una variable que no había sido tenida en cuenta como la fundamental en los precisos análisis econométricos: la confidence, la confianza en el Otro que garantizaba esta regulación como condición necesaria para que el sistema se sostuviera... en nada más y nada menos que en la suposición de un saber del Otro. Jacques-Alain Miller lo ha señalado de manera muy oportuna (ver el Blog de la ELP del 11 de Octubre de 2008) situando el punto de apoyo de la gran maquinaria económica en el vacío activo ocupado por el llamado “sujeto supuesto saber”. Es lo que los psicoanalistas aprendemos a situar en nuestra experiencia como la estructura de la transferencia. El mundo descubre así, no sin cierta desilusión, que este “sujeto supuesto saber” estaba de hecho en el principio del gran poder de las transferencias... bancarias. Una vez sustraído este principio activo de la confidence, el edificio se derrumba con un pasmado vértigo. Los propios bancos han dejado de suponerse entre ellos este poder transferencial y los gobiernos deben hacer ahora lo posible para restaurar una confianza en el Otro como sujeto supuesto saber, garantizando así su maltrecha apariencia de solidez. En efecto, bastaba con que alguien diera una pequeña señal de alarma de que el Otro no sabía todo lo que se suponía que sabía - ¿pero cuanto vale finalmente lo que tengo? -, para que el pánico se extendiera como un reguero de pólvora.

¿Y qué es lo que se supone que el Otro sabe? Las peores críticas se dirigen ahora a Alan Greenspan, el famoso ex-presidente de la Reserva Federal americana (Fed), defensor absoluto del principio homeostático del mercado. Alan Greenspan ha sido apodado como “El Oráculo” por su poder transferencial sobre el gobierno americano y sobre los propios agentes del mercado. "Tenía una forma de hablar que te hacía creer que sabía exactamente de qué estaba hablando en todo momento", decía recientemente un senador demócrata. Ante los primeros índices del desencadenamiento de la crisis, el Oráculo de la transferencia se mantenía sin embargo en su certeza afirmando: "La gestión del riesgo nunca puede alcanzar la perfección (...) Los malos son los banqueros, por cuyo interés individual había apostado en otra época". El argumento tiene su enjundia: la máquina y la ley del mercado que la regía eran buenos, el mal está en los sujetos que los han corrompido abusando de la confianza. Ya se sabe, nobody’s perfect. El parecido de Alan Greenspan con el entrañable millonario Osgood de la película Some Like It Hot (Con faldas y a lo loco)* es algo más que físico. Los dos ponen punto final a la increíble trama con la misma frase: nadie es perfecto. Osgood asentía así a la confesión de su pareja de que no era una mujer mientras él seguía conduciendo la lancha rumbo a una incierta luna de miel. Greenspan argumenta igualmente el margen de riesgo en el que se movían sus decisiones. Y no le falta razón, sólo que la variable del sujeto – el sujeto del goce, diremos nosotros siguiendo la enseñanza de Lacan – era la pieza fundamental de la máquina, estaba allí como el resorte que la mantenía en marcha y como causa de todo su interés. Y se revela ahora como su verdadero saboteador inconsciente. Estaba ahí, él mismo sin saberlo, dividido en su verdadero conflicto con el objeto libidinal que se escondía bajo los velos del sujeto supuesto saber. 

Este objeto libidinal, verdadero resorte del mercado, es el que Freud descubrió como la causa del fracaso del llamado “principio del placer” del aparato psíquico. Si Jacques Lacan lo formalizó como el objeto a fue para situarlo como el plus de gozar que anida en toda plusvalía de mercado como el objeto fantasmático más íntimo de cada sujeto. El principio del mercado se proponía, en realidad, como el mejor principio regulador del objeto libidinal, como la ley que distribuiría finalmente de manera más equilibrada los bienes de consumo. Más allá del principio homeostático, este objeto libidinal se revela ahora como un resto, como un puro desecho que inunda con su sinsentido el fracaso de este principio del mercado.

El saldo final no debería menospreciarse si se interpreta como conviene, con la pregunta que el objeto causa del deseo le devuelve al sujeto una vez caído el sujeto supuesto saber. Es la pregunta por la verdad de su deseo y puede enunciarse así: ¿y qué querías de mí sin saberlo?

Digamos para concluir que la comparación entre el "principio del mercado" y el "principio del placer" como medicinas recomendadas para curar el síntoma podría llevarse más lejos todavía. Son promesas de goce que alimentan lo que causa el propio síntoma. Pero el discurso capitalista se alimenta de su propia consumación... se consuma en su propia consumición...

* Para ver el final de Some Like it Hot en V.O. En castellano, Con faldas y a lo loco.

23 de setembre 2008

La vida privada de los políticos













El periódico "La Vanguardia" de Barcelona me ha dirigido algunas preguntas sobre el tema de la coherencia y las compatibilidades entre la vida privada y la actividad pública de los políticos, en la perspectiva de realizar una reflexión ética. Van aquí algunas notas comentadas de lo que he respondido.

Hay dos fenómenos relativamente recientes que enmarcan la cuestión:

1) La frontera entre la vida privada y la vida pública se mueve y se va borrando cada vez más. Es un hecho que va a la par de la llamada globalización y es un hecho del que, por otra parte, se goza también privadamente - en la privacidad del espectador de TV por ejemplo-. A la vez, el ideal de este espectador puede ser hoy que su propia vida privada aparezca en la escena pública de esta misma TV. Se goza así del mismo hecho por ambas partes: el que muestra, el que se exhibe, y el que observa. Es un goce banal pero que inunda hoy por igual lo público y lo privado borrando sus límites. Hay en este punto un goce compartido de encontrar lo más privado e íntimo en el escaparate de lo más público, con el escándalo hipócrita que esto implica la mayor parte de las veces.

2) Existe un interés y un uso creciente de la vida privada de los políticos en las campañas. Es cierto que se trata de un fenómeno que en Europa hemos importado de lo peor del moralismo puritano angloamericano. Se dice a veces que aquí en España todavía no ha llegado ese ciclón que barre con cualquier político que no esconda o se apresure a confesar sus posibles pecados privados. Pero, sin duda, es algo que ya ha llegado a nuestras costas y que no hará más que aumentar. Un ejemplo reciente, interesante por la negativa: el de la llamada, por los periódicos, "infanta invisible", la infanta que por su discreción se hace notar tan poco en los medios de comunicación. La noticia de esta última semana, en primera página, ha sido precisamente la noticia de que ella no era noticia, hasta que un acontecimiento más o menos fortuito ha atraído los focos sobre ella.

3) Y un hecho que se constata en las campañas para las elecciones. Un hecho de la vida privada que haya quedado escondido puede descalificar al político en la campaña. Ese mismo hecho confesado en ella puede convertirse en un punto a favor. Así lo entendió, por ejemplo, el alcaldable Bertrand Delanoë al "confesar" su homosexualidad en plena campaña a la alcaldía de París. Así lo ha entendido también el duo McCain - Palin al programar cuidadosamente la noticia del embarazo de la hija de la segunda en plena campaña.
El político de hoy tiene que enseñar, pues, la patita blanca a la opinión pública e incluir siempre en su agenda alguna escena bien calculada de su vida privada. Se añade a esto cada vez más el imperativo de declarar sus condiciones de goce en nombre de una supuesta pureza ética que resulta en un moralismo de rasgos cada vez más sádicos.

Con todo ello se suele disfrazar finalmente el problema verdadero para el político: el del valor de un acto que no debe reducirse a la pura gestión más o menos eficaz de los bienes, según dicta el llamado "estado del bienestar". ¿Cómo devolver su dignidad al acto político? Un político puede argumentar, por ejemplo, su decisión de empezar una guerra contra alguien porque, cito, "Después de todo, este tipo es el que quiso matar a mi papá" (Bush contra Saddam). Es un ejemplo trágico de cómo los fantasmas más íntimos y privados pueden afectar y determinar de manera brutal lo más público y general.

A la pregunta sobre si debe exigirse a un político que sea ejemplo y referente ético para sus conciudadanos, el psicoanalista puede responder con lo que aprende de su propia experiencia. Lo que es esperable de él es que haya llegado a cierto saber y distancia de sus propios fantasmas, un saber y distancia suficientes como para no poner en acto esos fantasmas "de forma inconsciente", como se suele decir, a la hora de sostener su acto. En esto debería ser, en efecto, ejemplar y ser un referente ético. Pero eso poco tiene que ver con el imperativo actual de confesiones obligadas de la intimidad, confesiones destinadas a alimentar los fantasmas, lo que se suele llamar el "morbo", privado y público de los ciudadanos anónimos.

06 d’agost 2008

Lecture de « La légende des gènes »







Gérard Lambert
La légende des gènesAnatomie d’un mythe moderne.
Dunod, Paris 2006

Rappelons d’emblée la définition du réel tel que Jacques Lacan l’avait formulé pour la psychanalyse: ce qui ne cesse pas de ne pas s’écrire. Elle suppose le lieu d’une écriture, une sorte de page blanche qui ne cesse pas de ne pas être écrite, mais aussi la place de celui qui en tout cas pourrait lire... ce qui cesserait de ne pas s’y écrire. Tel est le réel, posé comme impossible à représenter ou bien à imaginer, que la psychanalyse obtient dans son expérience et que Jacques Lacan lui-même avait énoncé : il n’y a pas de rapport sexuel qui puisse s’écrire.
La question maintenant est si le réel de la science, ce réel qu’elle trouve déjà symbolisé, déjà signifiantisé par l’appareil dont elle s’arme pour le calculer ou bien pour le modifier, si ce réel qui s’écrit plutôt à mesure qu’on le rencontre, comme le pile ou face dans la série de lancements de la monnaie, éclipsera de façon partielle ou totale le réel que la psychanalyse pose comme irréductible et qui est au coeur du sujet de la parole et de la jouissance. C’est ce sujet enfin qui sera toujours dans le pari et dans l’effet du lancement en question.
L’hypothèse est que ce réel et ce sujet, forclos dans le champ de la science, fait son retour dans une série de phénomènes dont le moins qu’on peut dire est qu’ils offrent à la psychanalyse l’occasion d’y lire des nouveaux symptômes contemporains. L’hypothèse prend tout son relief si on tient compte que cette « forclusion » du sujet – tel est le terme que Lacan avait utilisé pour désigner cette opération inhérente à la constitution de la science moderne – laisse justement ce réel de la psychanalyse à l’état de page blanche dans le champ de la science, elle-même ne cessant pas de ne pas s’écrire. Et c’est donc au titre d’un retour de ce genre que le réel de la psychanalyse suppose quelqu’un qui puisse le lire comme un symptôme du sujet contemporain, le meilleur en tout cas dont nous disposons pour lui faire les autres, - les autres symptômes qui lui font souffrir – plus supportables.

Le livre intitulé La légende des gènes pourra aider sans doute à cette lecture. Parce qu’en effet, une légende est quelque chose qui se donne à lire toujours avec un grain de vérité. Le gène, serait-il donc une légende ? Pour y lire quoi ?
Si on veut se rapporter d’abord à une définition du terme « gène », on rencontre aujourd’hui une situation pareille à celle que le psychanalyste Edward Glover avait rencontré dans la communauté analytique dans les années trente au moment de passer un questionnaire sur les principes de la technique psychanalytique : « Au bout du compte, il est impossible de donner une définition univoque d’un terme auquel les scientifiques, autant que les profanes, ont quotidiennement recours. Personne ne sait exactement ce qu’est un gène. Le mensuel La Recherche a illustré cette ambiguïté contemporaine en demandant à dix-huit spécialistes de fournir leur propre définition du gène. La variété des réponses témoigne de la difficulté à préciser une notion qui paraissait acquise à tous » . Il y a, en tout cas, un point d’accord sur ce qui n’est pas un gène, même si elle avait été sa définition initiale donnée par Mendel, celle du caractère héréditaire. Et, quand même, c’est la notion qui est resté dans le langage courant comme un malentendu irréductible : on parle de la transmission héréditaire du gène du diabète, du gène des yeux bleus, voire du gène de l’homosexualité comme quelque chose qui va de soi... Et c’est justement l’équation gène = caractère, dans tous les sens du terme « caractère », ce qui est mis en cause par la biologie génétique actuelle. On nage donc dans ce malentendu, et les généticiens mêmes ne savent pas très bien comment faire avec lui.
Mais c’est aussi dans ce malentendu qu’on peut déjà lire ce qui se transmet dans la légende. C’est l’idée qu’il y a quelque part un caractère qui se transmet, une lettre, une écriture, un message plus o moins codé, qui représente, s’il ne l’est même pas, un attribut de l’être, qualité ou maladie. C’est là, en effet, que quelque chose cesse de ne pas s’écrire pour devenir un message qui se donne à lire. Mais, attention, c’est la logique du signifiant dans tout ce qui doit à la structure symbolique du langage qui gouverne cette opération. C’est une opération qui, du réel, extrait un effet de signifié à force d’y avoir introduit le signifiant. C’est un pas énorme, et c’est le pas où la psychanalyse repère à son tour un réel qui ne cesse pas de ne pas s’écrire et dont le sujet sera toujours une réponse comme effet de signifié.
Parce que dans cet effet de langage qui est le « caractère héréditaire » il y a enfin le sujet qui reste comme la page blanche qui ne cesse pas de ne pas s’écrire et qui décide finalement du sens de ce qui cesse de ne pas s’y écrire.

21 de juliol 2008

Objectes perduts









Ho constatem sovint i de maneres diverses: els objectes de la nostra realitat quotidiana queden fora d'ús... cada vegada més ràpidament. I no és pas perquè s'hagin espatllat o hagin perdut la seva capacitat de bon funcionament. No, no els hem deixat perquè s’hagin tornat inútils sinó perquè ja no tenen aquella significació que abans els feia tan nous i desitjables. Ens ho diuen sovint però no en fem massa cas: fem servir només una mínima part de les possibilitats d’ús de molts objectes que adquirim i que ens envolten abans d’arraconar-los. El valor d'ús que té l'objecte – el valor de gaudi que té en el fantasma, com diuen els psicoanalistes – no coincideix mai amb la seva utilitat prevista, i molt menys amb el seu valor de canvi. I sovint només ens adonem d’aquest valor amagat que tenia l’objecte un cop l’hem perdut o quan veiem, després d’un temps, que l’havíem deixat de banda sense saber massa bé perquè. ¡Quants d’aquests objectes jeuen avui als calaixos amb tot el seu potencial definitivament adormit! Són restes d’un naufragi de significacions que han quedat mig soterrades a la platja. Són objectes fora d’ús... però no penseu pas que són objectes perfectament inútils. Tot d’una ens atreu una nova significació i descobrim amb ells la utilitat de l’inútil.

Podem dir-ho doncs a l’inrevés: sovint els objectes més preuats per la seva singularitat, aquells que tenen una significació més intensa per nosaltres, són objectes que ens semblaven inútils però que reviuen ara amb una nova i estranya utilitat, amb una nova significació. Ens resistim a llençar-los i ens tornen a les mans per recordar-nos no sabem ben bé què. Com deia aquell poema d’en Gabriel Ferrater: "No sé què fer-ne, //
com la barra de lacre que ens ve als dits //
quan regirem un escriptori vell
// dins l'alta nit, mentre s'esquerda un gall." Doncs sí, tots tenim una barra de lacre que no volem llençar, que ha quedat temps i temps en aquell espai tan íntim i que semblava també terra de ningú, en un espai de trànsit. A voltes, és en aquest espai “transicional” que els objectes prenen un valor tan especial que arriben a convertir-se en veritables fetitxs, condició absoluta d’una nova significació i d’una nova satisfacció. Són els objectes més insubstituïbles, sempre tenyits del color d’una primera pèrdua irreparable. En aquest espai de trànsit, l’objecte més aparentment inútil esdevé llavors l’objecte més preuat i insubstituïble.

Seguint aquesta lògica de l’objecte “en trànsit”, l’objecte que el psicoanalista D. W. Winnicott va anomenar precisament “objecte transicional”, un altre psicoanalista, Jacques Lacan, va demostrar el valor de fetitx que sempre té l’objecte que causa el desig i que es converteix en condició absoluta per tal d’obtenir una satisfacció i ser l’objecte de gaudi.

La paradoxa que sovint ens fa malviure és que allò que fa més desitjable un objecte és moltes vegades la possibilitat de perdre’l, que ens falti, que vingui al lloc de l’objecte perdut. I així, aquell objecte que havíem deixat fora d’ús es torna de cop més desitjable justament quan l’hem perdut, quan ja no el tenim més a l’abast. I ens sobta aleshores el sentiment d’una profunda malenconia.

El subjecte postmodern és, de fet, un subjecte fonamentalment malencòlic, un subjecte que no pot acceptar aquesta dimensió de la pérdua irreparable i mira d’evitar-la de dues maneres:

1. O bé provant de substituir immediatament un objecte per un altre, canviant-lo, al primer signe que ha perdut el seu encant, per una novetat aparent: el nou mòbil que arracona l’altre, tan semblant de fet, al calaix.

2. O bé guardant tot el que podria fer aparèixer aquest signe de la pèrdua en l’objecte: potser el primer mòbil que vas tenir i guardes com una relíquia al mateix calaix.

De la mateixa manera que a vegades ens falta temps per fer un dol per la pèrdua dels éssers estimats, de la mateixa manera som finalment nosaltres els consumits pels objectes que ens resistim a perdre i que ens envolten fins ofegar-nos. El reciclatge és avui la manera urgent que tenim, a escala global, de fer front a aquesta lenta consumició del propi consumidor apressat. L’altra manera, més íntima i local, és crear un espai de trànsit on sobrevisquin els objectes en desús... amb un nova significació i un nou desig.

Finalment, aquell calaix on van quedant les restes del naufragi, el munt d’andròmines que ja no fem servir però que causen encara el nostre desig, és una mena d’oficina particular d’objectes perduts que ens construïm per no naufragar definitivament en un món que no admet ja l’encant singular dels objectes inútils.

(Text de presentació del Catàleg de l'exposició "En trànsit: de l'objecte a l'espai" http://momomoma.blogspot.com/)

19 de juliol 2008

L’objet « sans-papiers »












C’est le terme que j’ai trouvé pour répondre à la question sur le statut actuel de l’immigré*. On constate de plus en plus un déplacement dans les termes de la langue des journaux, des politiciens et de l’opinion publique. Ce qui était désigné d’habitude comme l’immigré reçoit maintenant ce nom, dépouillé d’attributs, plutôt vide d’identité, une sorte de nom sans nom, celui du “sans-papiers”. Dans ce déplacement de discours – qui est, en fait, le vrai déplacement de l’immigré au-delà du géographique - le sujet immigré devient ainsi un objet sans attributs, un objet auquel on lui demande de s’identifier.
Ce déplacement a pour nous la valeur d’un signe, d’un symptôme qui fait ces jours-ci la division de l’Europe, un nouveau signe de cette ségrégation annoncée jadis par Jacques Lacan dans ce paragraphe si souvent cité de sa « Proposition... » de 1967 : « Notre avenir de marchés communs trouvera sa balance d’une extension de plus en plus dure des procès de ségrégation » (1).
Il faut repérer d’abord ce déplacement dans l’histoire. Cet interlocuteur de Freud que fût Stefan Zweig, dans son livre intitulé « Le monde d’hier. Mémoires d’un Européen » pouvait constater les premiers indices de ce virage lorsqu’il était allée comme touriste aux États Unis, avant 1914, et il avait voulu faire volontairement l’expérience de l’immigré. Sa surprise avait été de trouver, dans le bref délai de deux jours, un bon nombre de possibilités de travail et de formes de vie, une insertion facile dans le monde et le discours de l’Autre, d’un Autre qui existait bel et bien: « personne – écrit-il - m’avait demandé ni ma nationalité ni ma religion ni mon origine, alors que j’avais voyagé sans passeport, ce qui est inimaginable dans notre monde actuel - Zweig écrivait ces paragraphes à l’aube des années quarante – un monde d’empreintes digitales, de visa et de rapports policiers » (2) . Ce ne sera qu’au commencement du XXIème siècle que ce mécanisme de control sera porté à la limite dans le monde d’aujourd’hui et dont les aéroports sont la métaphore d’un non lieu permanent, d’une non place globalisée où l’on doit toujours faire preuve de ne pas être un sans-papiers.
C’est donc la création d’un nouvel objet, l’objet sans-papiers, que les lois récemment adoptées par les gouvernements européens ont prévu d’isoler dans la période de 18 mois dans un statut de non-lieu, sans représentation civile ou légale, dans un espace d’exclusion interne qui ne va pas sans toute une sorte de paradoxes.
Prenons par exemple les déclarations du récemment nommé ministre de Travail et d’Immigration en Espagne, Celestino Corbacho, au moment de prendre en main les nouvelles politiques d’intégration, de plus en plus dures : (« En este país todos los inmigrantes que sean necesarios y uno más. Pero todos con contrato de trabajo. Eso debe ser incuestionale ») « Dans ce pays on aura tous les immigrés qui soient nécessaires, et même plus un. Mais tous avec un contrat de travail, ce qui doit rester hors question ». À ce contrat de travail, on sait qu’il faut ajouter maintenant le nommé « contrat d’intégration » qui est le signifiant maître de cette opération. Mais ce qu’il faut souligner dans cette phrase c’est la fonction de ce « plus un » dans lequel nous, psychanalystes orientés par l’enseignement de Jacques Lacan, apprenons à repérer l’inconsistance de l’Autre ou, si vous voulez, de cet Autre qui n’existe pas. C’est ce plus un, comme une « infinitude latente » au dire de Lacan, qui tout d’un coup peut virer vers le « un en plus », l’un en plus qu’il faut éjecter et qui incarne l’impossibilité de représenter, d’intégrer, la jouissance de l’Autre, jamais homogène au fantasme globalisant du sujet. La jouissance de l’Autre est justement sans représentation possible, elle est, si l’on peut dire ainsi, toujours « sans papiers ».
L’objet « sans-papiers » fait présent ainsi l’inconsistance même de la loi quand elle veut régler l’intégration de la jouissance de l’Autre dans une fonction qui se veut « pour tous ». Le nouvel objet « sans papiers » incarne alors ce qui ne peut pas être reconnu comme un sujet de droit, il nous présente et nous anticipe le destin d’objet non recyclable qui touche, un par un, le plus intime du sujet post-humain contemporain.


* Extrait de l'intervention dans la Conversation du Cercle Uforca sur "Situations subjectives de déprise sociale", Paris 29 juin 2008.
1. Jacques Lacan, “Proposition sur le psychanalyste de l’École”, dans Autres Écrits, du Seuil, Paris 2000, p. 257.
2. Stefan Zweig, El mundo de ayer. Memorias de un europeo. El Acantilado, Barceona 2002, p. 245. (La traduction au français est notre).