10 de març 2009

Le reste à démontrer (autour de la passe)













1.
L’expression « manifestations résiduelles » (Resterscheinungen), est déjà employée par Freud en 1914 dans son texte « Pour introduire le narcissisme » et réapparaît en 1937 dans « Analyse finie et infinie » pour repérer les phénomènes symptomatiques qui restent quelquefois inaperçus á la fin de l’analyse*. Il vient en fait nous indiquer le point le plus réel et irréductible de l’expérience analytique. Ce reste accomplit la même fonction structurale que l’ombilic du rêve autour duquel s’ordonne la formation onirique et toutes les associations du sujet, cet ombilic qui s’enfonce dans le noyau du réel comme le non reconnu (Unnerkant) le plus opaque et radical pour le sujet. Pour Freud, il s’agit de repérer à la fin de l’expérience analytique un reste symptomatique qui est irréductible, mais qui est aussi son produit le plus réel, le point ombilical qui ne peut être cerné qu’après les longs détours d’une analyse menée jusqu’à sa fin.
Cette dimension de reste a été soulignée par Jacques-Alain Miller comme un point tournant pour « reconfigurer notre clinique à partir de ce point » . Ce n’est pas un dégât collatéral à mépriser dans une expérience qui se reconnaît déjà dans un au-delà des effets thérapeutiques mais il est le levier pour comprendre la structure même de ce que nous repérons dans le tout dernier enseignement de Lacan avec le « sinthome », cette opacité de jouissance exclue du sens. Dans cette perspective, il ne faut pas « considérer les restes symptomatiques comme de menus détails - ajoute Jacques-Alain Miller - mais, au contraire, renoncer à la transparence sans céder à l’élucidation ».
Cela devient spécialement important à propos de l’expérience et les enseignements de la passe : il s’agit de renoncer à une sorte de recyclage du reste dans le tout d’une démonstration logique et épistémique mais aussi de ne pas céder dans l’élucidation permanente de ce reste qui fait le pas-tout de l’expérience de la passe. C’est dans le ratage permanent de cette démonstration du reste que la clinique de la passe peut avoir la chance de nous livrer la singularité du désir de l’analyste. Le destin de cette « manifestation résiduelle » semble donc crucial dans le devenir et l’avenir de la psychanalyse, dans ce qu’elle peut nous démontrer sur la nouveauté inédite du désir de l’analyste dans notre monde et, très spécialement, dans le champ de la science. Il est le témoignage de ce qui insiste par delà les formations de l’inconscient du sujet comme son vrai partenaire-sinthome.

2.
Mais, quel statut faut-il donner à ce reste par rapport à l’inconscient et à ses formations ? Ce sont justement les restes non filtrés par le réseau des signifiants, ce sont les détails révélateurs de sa structure dans la mesure où ils ne sont pas recyclables dans le savoir élaboré par ces signifiants, dans la combinatoire de ses éléments. On rencontre toujours, en effet, cette fonction du reste dans les témoignages des passants, soit comme un reste symptomatique ou bien comme un reste repéré dans la structure du fantasme. C’est d’habitude ce reste qui vient à la place du non rapport sexuel, de ce qui ne pouvait pas être représenté de la jouissance sexuelle pour le sujet. Le problème est alors la place et le destin qu’il faut donner à ce reste dans l’expérience de la passe.
Quelquefois, c’est à l’inconscient même et à ses formations qu’on donne la charge de montrer la place et le destin final de ce reste: un rêve, un lapsus, un acte manqué, viennent alors comme force probatoire et « transparente » de ce qui restait comme irréductible dans l’élaboration du savoir dans l’analyse. Donc, c’est le savoir inconscient qui prend alors la relève du sujet dans l’élucidation de ce reste, dans une sorte de recyclage qui montrerait sa valeur dernière de vérité. Mais cela peut être aussi une façon de gommer l’opacité même de la jouissance impliquée dans ce reste pour le sujet.
Quelquefois c’est la voie de la démonstration logique qu’on prend pour essayer de repérer la valeur de vérité de ce reste. Une formule, en guise d’axiome, vient alors cerner ce reste dans le savoir. C’est un effort d’élucidation qui va dans la voie d’une logique du signifiant comme science du réel. C’est un travail qui a toute sa place dans l’expérience de la passe, soit pour le passant, soit pour le passeur ou aussi pour le cartel. On sait que cette perspective avait été longuement soutenue par Lacan dans son enseignement comme la visée d’un approche logique de l’expérience. Mais il est aussi vrai, comme l’a indiqué Jacques-Alain Miller, que le dernier enseignement de Lacan, de façon corrélative au repérage du « sinthome » et de son opacité de jouissance exclue du sens, s’avance justement vers l’idée qu’il n’y a pas de science du réel, et que même le savoir inconscient ne pourrait nous livrer ce qui reste à démontrer par le savoir de la logique et de la combinatoire des signifiants.
Le reste, dans la logique, c’est justement ce qui ne peut pas se démontrer, c’est ce qui reste exclu de la démonstration. Comme le reste dans une division, on le laisse de côté comme non-recyclable dans la proportionnalité des nombres dans la combinatoire en jeu. On refuse là de savoir ce qu’est ce reste. C’est le registre logique d’un « je n’en veux rien savoir », ou l’on pourrait se déclarer quitte de ce reste et de ce savoir à la fin de l’analyse, au nom de son propre inconscient. Mais cela laisse toujours à supposer qu’il y a encore un reste à savoir, un reste à démontrer. C’est quelquefois l’effet de clôture qui semble résonner comme « reste » dans certaines positions à la fin de l’analyse. Le mieux qu’on a pu faire dans cette direction logique c’est d’arriver à démontrer l’impossibilité de démontrer... (cf. Gödel et son fameux théorème de l’incomplétude).

3.
Ce reste n’apparaît justement dans sa valeur opaque de jouissance qu’après avoir essayé jusqu’à une certaine limite de démontrer son irréductibilité. De la même façon que Lacan rappelait l’importance d'essayer d'écrire le rapport sexuel sans le presupposé de son. Ce n’est pas de l’ordre d’un « ce n’est pas écrit » mais du « ne cesse pas de ne pas s’écrire ». Donc, il faut l’essayer, ne pas cesser d’essayer de le démontrer : « Inutile à partir de là d’essayer, me dira-t-on, certes pas vous, mais si vos candidats... » Justement, c’est là où advient ce reste opaque de jouissance, c’est là où il se montre comme indémontrable, c’est là qu’il faut commencer un nouveau travail d’écriture : « Sans essayer ce rapport de l’écriture, pas moyen en effet d’arriver ce que j’ai, du même coup que je posais son inex-sistence, proposé comme un but par où la psychanalyse s’égalerait à la science : à savoir démontrer que ce rapport est impossible à écrire » . Cet essai est du même ordre que celui de la passe dans son « ne cesse pas de ne pas s’écrire », raison pour laquelle il faut, comme la mer, toujours la recommencer. Et c’est ici la différence irréductible entre la psychanalyse et la science : il n’y a pas un savoir dans le réel sur ce rapport, il n’y a que l’indécidable : « il n’est pas affirmable mais aussi bien non réfutable : au titre de la vérité » .
Il reste toujours à démontrer, on ne peut pas le gommer, on ne peut pas le recycler au titre de la vérité... Jacques-Alain Miller parle, par contre, de « le récupérer », « mettant en évidence dans nos travaux le bord de semblant qui situe le noyau de jouissance » . Le « récupérer » ce n’est pas imaginer qu’on peut le recycler, - charge qu’on laisse quelquefois à l’inconscient transférentiel - mais non plus le laisser à coté, c’est plutôt le prendre comme boussole permanent du réel en jeu. C’est seulement là qu’il peut faire apparaître la singularité qu’il a pour chaque sujet. Ne pas cesser de ne pas le démontrer, arriver au point limite du « je n’en veux rien savoir »... Ici, il n’y a pas de formation de l‘inconscient qui puisse arriver comme démonstration, non plus comme « exemple », mais justement comme incitation à pousser le propre du « je n’en veux rien savoir » à ce bord de semblant pour y repérer le noyau opaque de la jouissance. (Le témoignage de Bernard Seynhaeve à partir de son rêve du « pâté de tête » nous a semblé de cet ordre).

4.
Par delà les formations de l’inconscient il y a donc ce reste qui insiste hors sens. On pourrait toujours songer à le recycler dans l’inconscient, et dans un sens, c’est vrai, il y a toujours une analyse infinie, une sorte d’Analysant Expérimenté dans cette infinitude. Sa finitude est inscrite, par contre et paradoxalement, dans le « ne cesse pas de ne pas s’écrire » des manifestations résiduelles qui restent à démontrer.
Une conséquence donc à tirer de ce petit parcours : il ne suffit pas de laisser la « démonstration » de ce reste à l’inconscient et à ses formations comme un effet de vérité... toujours possible. Il ne suffit pas de le montrer comme une donnée de l’inconscient et de la logique de son savoir et de sa combinatoire signifiante. La tendance à faire des diverses formations de l’inconscient – rêve, lapsus, acte manqué ou même un symptôme – la vérification d’une fin d’analyse peut avoir l’inconvénient de masquer, jusqu’à l’effacer dans la transparence, l’impossible du rapport sexuel qui ne cesse pas de ne pas s’écrire.
Se « désabonner » de cette voie de monstration, - dans le même sens que Lacan parle de « se désabonner de l’inconscient » - implique par contre de ne pas cesser de rater sa démonstration logique. C’est aussi ne pas faire de l’inconscient dont on a fait l’expérience dans l’analyse l’alibi de la démonstration de ce reste. C’est le prendre en charge comme une boussole singulière de ce réel, pour faire de lui un reste fécond dont tirer toujours un nouvel enseignement.


*Ce texte est le produit du travail comme membre plus un, du cartel de la passe B9, de l’Ecole de la Cause Freudienne.

05 de gener 2009

El odio como vínculo y ruptura















El odio aparece de entrada como una ruptura del vínculo social*. Si el amor une, el odio desune, separa. Pero esta apreciación es sólo un primer acercamiento a las múltiples paradojas que debemos estudiar en la clínica y la pragmática de los modos de desinserción en psicoanálisis. De inmediato se hace patente que el odio es también uno de los vínculos más fuertes que el sujeto puede mantener con el otro y con sus objetos. De hecho, tal como Freud señaló en su texto princeps sobre “Las pulsiones y sus destinos”, el odio es, como relación con el objeto, más antiguo que el amor, nace de la repulsa primitiva del mundo exterior. El odio llega a ser incluso el principio activo que genera ese “exterior” a partir de un rechazo original que trazará las fronteras, siempre vacilantes, con lo “interior”. Así, amor y odio se muestran indisociables en su principio y no se opondrán el uno al otro sino ambos a la indiferencia. Jacques Lacan creó un neologismo, la “hainamouration”, para indicar ese punto crucial de reversibilidad del amor y el odio.
Entonces, el odio es también un vínculo con el objeto. Hay que precisar cuál.
En todo caso, si puede hablarse hoy de “odio social”, incluso de “grupos de odio”, para describir los vínculos grupales fundados en el rechazo de lo Otro es porque el odio mismo puede funcionar como un significante del vínculo social. Los grupos racistas y xenófobos, las respuestas de grupos sociales fundados en el rechazo a la inmigración o a la religión del Otro, son buen ejemplo de ello. Es el lado significante del odio, el que encuentra una representación en múltiples fenómenos subjetivos y sociales.
Del lado pulsional, la cuestión parece más abstrusa. Recordemos de nuevo el texto de Freud donde afirma que la pulsión ni ama ni odia, sólo se satisface. Y se satisface a expensas del amor y del odio, rodeando el objeto para volver de forma autoerótica sobre su fuente. En realidad, hace falta la aleación de la pulsión con el narcisismo, con la relación libidinal con la imagen del propio cuerpo, para que surja el metal del amor y del odio. La satisfacción de la pulsión, que traducimos con el término lacaniano de “goce” (jouissance) puede ser entonces, ella misma, objeto del odio, del rechazo más radical del sujeto cuando lo experimenta como un goce Otro. Situamos en esta vertiente toda una serie de fenómenos que el término “desinserción” puede muy bien agrupar por los efectos que produce como formas de vínculo y de ruptura. Son los fenómenos subjetivos más paradójicos que encontramos en el odio a lo más querido, en el pasaje al acto de la violencia dirigida a lo más próximo, incluso a una parte del propio sujeto: la violencia llamada de modo tan inapropiado “violencia de género”, la violencia ejercida voluntaria o involuntariamente hacia los niños, hacia los locos, hacia los sujetos que son objeto de la exclusión social, pero también el acto suicida que apunta a tocar la raíz de ese odio en el propio sujeto... En esta vertiente, es cierto, no se promueven grupos o asociaciones fundadas en el odio dirigido a estos objetos. El goce, en su vertiente más intolerable, no promueve el vínculo social sino su ruptura en el retorno más puro de la pulsión sobre el propio sujeto.
Quedan por ver entonces las formas que toma este retorno cuando el objeto del odio se revela como inseparable del propio sujeto.

* Contribución a la preparación del Encuentro PIPOL 4 sobre "Clínica y pragmáica de la desinserción en psicoanálisis", Barcelona, 11 y 12 de Julio de 2008.

09 de desembre 2008

Pasar de la identificación










Generalmente, cuando se habla de segregación social se trata de hecho de distinguir formas incompatibles de identificación entre grupos constituidos y determinados por un rasgo*. Se habla por ejemplo de la segregación de clases, de la segregación racial, de la segregación social urbana, ya sea en ghettos o en grupos suburbanos, de la segregación sexual, incluso religiosa o ideológica. En cada caso, se trata de la referencia del sujeto a un rasgo de identificación, por la positiva o por la negativa, en una lógica del significante amo que gobierna la diferencia y la segregación en juego. La segregación, en muchas de estas ocasiones, refuerza la identificación en lugar de disolverla. Es por esto que podemos hablar de un “pasar de la identificación” que, en realidad, refuerza su contraria al final del pasaje. No es tan simple pasar de la identificación sin pasar por ella.
En esta dimensión, se ordenan buen número de posiciones subjetivas que aparecen a primera vista como desinserciones pero que son recicladas de inmediato en la lógica de las identificaciones grupales. Hay sujetos que rechazan, por ejemplo, los vínculos sociales que se sostienen por ciertas identificaciones. Y bien es cierto que para pasar de estas identificaciones, al menos hay que haber pasado por ellas. Muchas veces, estas formas de “pasar de la identificación” producen posiciones que generan nuevas formas de identificación fundadas en lo que fue segregado por otras. Basta con repasar la emergencia histórica de nuevos grupos sociales a partir de lo segregado por otros.
Los sujetos que no han pasado por la identificación a algún rasgo de un grupo son de hecho los sujetos que no pueden “pasar” tampoco de la identificación, son lo sujetos que quedan reducidos a esa forma de segregación que sigue siendo la verdadera locura. Es así como lo indicaba Jacques Lacan en su Seminario R. S. I. del 15 de Abril de 1975 (Ornicar? nº 15, p. 55): “Seguro que los seres humanos se identifican con un grupo. Cuando no lo hacen, están jorobados, están para encerrar. Pero no digo con esto a qué punto del grupo tienen que identificarse”. Toda la cuestión es saber a qué punto del grupo – real, imaginario o simbólico – se identifica o no un sujeto.
Se abre aquí un campo de investigación sobre las formas diversas de identificaciones, así como de las formas de “pasar” de y por ellas, en los fenómenos de inserción y desinserción social.
Esta lógica responde a un deseo fundamental del sujeto en la forma de inserción que supone la identificación con el grupo, deseo señalado recientemente por Jacques-Alain Miller (Jornada Ripa, Barcelona, Noviembre 2008): “El tema inserción / des-inserción está hecho para eso. Me parece que podemos decir que un deseo fundamental en el ser hablante es el deseo de inserción, que el ser hablante desea insertarse.” Lo social se funda en este deseo de inserción que la identificación satisface en parte en cada sujeto. Hay, en efecto, un primer movimiento en toda identificación que es la alienación a los significantes que constituyen el grupo con el que el sujeto se identifica. Pero esta es sólo la primera operación lógica presente en toda identificación. La segunda se funda en la separación, operación indicada por Lacan como correlativa de la primera y subrayada por el propio Jacques-Alain Miller del siguiente modo en la intervención referida: “La alienación es la identificación y del otro lado se necesita el S2, el significante del saber para hacer renacer al sujeto. Y con eso se desprende del cuerpo el famoso objeto pequeño a. Es importante ver que en el texto de Posición del inconsciente Lacan dice, comentando la palabra separación, que el sujeto desea ser pars, ser parte, y que el deseo de ser parte, de pertenecer a un todo, tiene que ver con el objeto, con el plus de goce.”
Así pues, a cada proceso de identificación y de su “pasaje” por ella le corresponde de hecho un proceso de separación en el que se juega el goce del sujeto, la separación del objeto que quedaba recubierto y velado por la primera vertiente de la alienación significante.
Volver a considerar entonces las formas de inserción y desinserción bajo esta perspectiva del objeto y de la separación puede abrir nuevas perspectivas en su estudio.


* Contribución a la preparación del Encuentro PIPOL 4 sobre "Clínica y pragmáica de la desinserción en psicoanálisis", Barcelona, 11 y 12 de Julio de 2008.

04 de desembre 2008

De matemáticos, ajedrecistas y psicoanalistas












La invitación al debate de nuestra Presidenta Lucía D’Angelo* me ha llegado cuando recibía a la vez un interesante texto que acaba de publicarse en su traducción catalana. Se trata de A Mathematician’s Apology , “Apología de un Matemático”, escrito en 1940 por Godfrey Harold Hardy, ilustre matemático inglés especialmente dedicado a la matemática pura. Su lectura me parece más que aconsejable después de la referencia que Jacques-Alain Miller dio en su primer curso de este año, Choses de finesse en psychanalyse, el pasado 12 de Noviembre, en relación a la diferencia entre matemática pura y matemática aplicada para centrar nuestro debate actual entorno al psicoanálisis puro y aplicado.
Va una cita del texto de Hardy en su defensa de la matemática pura: “Creo que podría reforzar mi argumento apelando a los sentimientos de los propios jugadores de ajedrez. Seguro que un maestro de ajedrez que juega grandes partidas en torneos importantes, en el fondo, desdeña el arte puramente matemático subyacente en los problemas de ajedrez. El jugador guarda el arte matemático como una reserva que puede utilizar en una emergencia”. La idea de Hardy es que la matemática pura, - la “auténtica”, llega a decir -, puede quedar entonces desdeñada, y hasta olvidada, en las aplicaciones que hacen de ella los físicos o las técnicas que encuentran su utilidad inmediata. Al maestro de ajedrez evocado por Hardy puede ocurrirle lo que a aquellos panaderos evocados por Richard Sennett y citados por nuestra colega Mercedes de Francisco en la última Jornada Ripa en Barcelona: saben apretar los botones para hacer pan, pero no saben ya cuál es el noble arte de hacer pan. El ganador de la partida de ajedrez sabe hacer los movimientos para hacer jaque mate después de haber memorizado muchos finales de partida, como hizo la máquina Deep Blue frente a Kasparov, pero puede llegar a desdeñar el arte matemático que subyace en la lógica de esos movimientos. Y puede ocurrirle entonces algún día lo que le ocurrió a los personajes del cuento de Ray Bradbury evocado por Jacques-Alain Miller en la misma Jornada Ripa, esos personajes que con sus grandes ordenadores habían olvidado cómo tratar un problema que alguien vino a resolver finalmente con un lápiz y un papel.
El problema no es banal y la caricatura que supondría poner en serie con estos personajes un practicante actual del psicoanálisis, - ese que podría olvidar su noble arte con sus aplicaciones terapéuticas - no debe escondernos la verdadera naturaleza del problema, que es el de la naturaleza misma del psicoanálisis.
Pero sigamos todavía un poco más la argumentación por el lado de la matemática, para ver qué puede enseñarnos. En la excelente Introducción a la edición catalana de la obra de Hardy, el matemático Josep Pla escribe algo que puede parecer sorprendente: “No hay que confundir la matemática aplicada con la aplicación de la matemática (...) La matemática aplicada es matemática, forma parte de lo que se incluye semánticamente en la palabra matemática. Las aplicaciones de la matemática son los usos, más o menos restringidos, que de la matemática hacen los físicos – aquí es donde hay que ir con pies de plomo –, los ingenieros, los arquitectos, los informáticos, los biólogos, los sociólogos y muchos otros científicos. Un matemático aplicado, insisto, hace matemática”. Es algo tan esclarecedor como aparentemente tautológico. Entonces, un físico, por ejemplo, no hace de hecho matemática – ni pura ni aplicada – sino que aplica la matemática de manera restringida a fenómenos que en realidad no son fenómenos matemáticos. Pero entonces, sólo el matemático hace realmente matemática aplicada cuando aplica la matemática con toda su potencialidad... ¡a los fenómenos propiamente matemáticos!
La conclusión de Hardy siguiendo esta línea de argumentación es de lo más jugosa: “Todo esto puede parecer evidente, sin embargo es bastante confuso ya que las materias más ‘útiles’ muchas veces son las que parecen más inútiles cuando las aprendemos (...) Por mi parte, nunca me he encontrado en ninguna situación en la que mis conocimientos científicos, al margen de los que tengo en matemática pura, me hayan servido de algo” (las itálicas son nuestras). Finalmente, la mayor utilidad no es la que se deriva de las aplicaciones de la matemática en sus usos restringidos sino la que el matemático Hardy ha encontrado en la matemática pura, aquella que permite ser aplicada a los propios fenómenos matemáticos.

Debo confesar que la argumentación me parece impecable y que tal vez puede enseñarnos algo para nuestro debate.
¿No convendría distinguir también, por nuestra parte, el psicoanálisis aplicado de las aplicaciones del psicoanálisis, de los usos, más o menos restringidos, que hacemos del psicoanálisis en sus diversas potencialidades? Por ejemplo, – y llego así a uno de los puntos claves de nuestro debate –, la aplicación que hacemos del psicoanálisis en los Cpct es un uso restringido, dosificado, del psicoanálisis a “consultas” y “tratamientos” específicos, es una aplicación con la que producimos, siempre por añadidura, efectos terapéuticos. Conviene no olvidar, en efecto, que lo terapéutico es aquí también un efecto colateral – un “daño colateral”, me atrevería a decir – y no tanto el campo específico de la aplicación. Y lo más útil desde el punto de vista de la demanda social no es, no debería ser en realidad, lo más interesante y útil desde la perspectiva del propio psicoanálisis. Lo más útil para el psicoanálisis es lo que parece más inútil para la demanda social en las “consultas y tratamientos”, lo más útil para nosotros es lo que de todo eso podemos aplicar al propio psicoanálisis.
¿Sería exagerado decir por nuestra parte que el psicoanalista sólo hace psicoanálisis aplicado cuando aplica el análisis a los fenómenos propiamente analíticos? Me parece una perspectiva interesante. Y tal vez es lo mejor que deberíamos esperar de un analista en la Escuela.
Veo así un beneficio en esta forma “matemática” de argumentación. Y es que nos hace más presente la pregunta, que nunca debería parecernos evidente ni ya respondida en una Escuela: ¿Qué es un psicoanalista? O bien, según al expresión de Lacan: lo que el psicoanálisis nos enseña, ¿cómo enseñarlo?

En eso estamos. Y es por este sesgo que lo que llamamos psicoanálisis puro, entendido como una experiencia y no como una terapéutica, tiene hoy su mayor razón de ser. Pero esto puede ser ya motivo para otra contribución al debate.

*Este texto ha sido una contribuión al debate impulsado por la Presidenta de la Escuela Lacaniana de Psicoanálisis (ELP) en su Lista ELP-Debates.

24 d’octubre 2008

Enquête sur la dyslexie des lecteurs du cerveau

















J’avais eu déjà l’honneur de préfacer le livre en espagnol d’Éric Laurent qui a le même titre, en anglais, que celui qui vient d’être publié en français et dont nous célébrons la publication ce soir: « Lost in cognition »*. J’avais salué alors la vocation translingüistique du livre et d’Eric Laurent, vocation qui me semble suivre la logique même de l’objet qu’il cerne, entre la psychanalyse et la science. C’est cet objet petit a, formalisé par Jacques Lacan, qui glisse entre les langues pour se faire la cause du sujet, de son désir et de son existence même, et c’est ce sujet que la psychanalyse doit défendre aujourd’hui, une fois de plus, contre son effacement systématique opéré par le scientisme.
Le livre a, en effet, le même titre en espagnol et en français. Il n’y a pas besoin de traduire ce titre qui fait ainsi fonction d’objet translingüistique, presque comme un mathème qui passerait tel quel d’une langue à l’autre, tout en gardant son identité. On pourrait supposer alors qu’il s’agit du même livre en espagnol et en français. Mais non, pas du tout. Ce n’est pas une traduction dans le sens habituel du terme. Il y a de textes qui manquent, d’autres qui se sont ajoutés pour cerner de façon plus précise le sujet en question. Il y a en tout cas quelque chose qui est perdu et quelque chose qui est gagné dans ce semblant de traduction. En fait, une traduction est toujours un semblant, un semblant de dire le même dans une autre langue. Il y a quelque chose du « Lost », de l’objet perdu, et du « Lust » - de l’objet du plaisir, pour reprendre l’équivoque qu’Eric Laurent lui-même introduit dans l’édition en espagnol avec le terme « Lust », cette fois en allemand, qui est dans le Lustprinzip, le principe du plaisir freudien. Il y a donc une perte et un gain dans ce passage entre les langues. Il y a quelque chose qui passe, qui ne cesse pas de s’écrire, et quelque chose qui ne passe pas, qui ne cesse pas de ne pas s’écrire. Et donc, nous sommes déjà par ce biais au centre de notre débat : de ce qui se lit dans ce qui s’écrit et dans ce qui ne peut pas s’écrire.

Le titre proposé ce soir, Enquête sur la dyslexie des lecteurs du cerveau, nous invite ainsi à considérer l’un des points centraux du débat entre psychanalyse et sciences cognitives dans le statut qu’il faut donner à la lecture, à la lettre et sa place dans le sujet. Dans ce qu’Eric Laurent désigne dans la Préface – cette fois dans l’édition en français et seulement dans cette édition, à la page 14 – comme « le régime des certitudes » de la science et de son mode de production du sujet, il y a en effet la certitude scientiste d’un fait de lecture, la certitude qu’il y a dans le cerveau quelque chose à lire. C’était d’abord dans le code génétique où l’on devait lire le destin de l’être du sujet, maintenant c’est aussi dans les neurones où l’on nous propose de lire un nouveau chapitre de l’ainsi nommé « grand livre du monde ».
C’est un principe partagé dans presque toutes les références des sciences cognitives aux neurosciences : il y a de l’écriture à lire dans les neurones. Par exemple, Christof Koch ou Eric Kandel ou James Watson, dans les courants plus localisateurs de la mémoire et de l’apprentissage, en font le principe mécanique d’un déterminisme du sujet. D’autres courants sont beaucoup plus flexibles dans la délocalisation de l’expérience du sujet, comme Gerald Edelman et Giulio Tononi qui mettent en question le concept réductionniste d’une mémoire représentationnelle inscrite dans le cerveau et parlent d’un « système dégénéré » où l’équivoque fait partie de toute possible lecture d’une trace dans le système neuronal. S’il y a trace d’un événement, il n’y a pas quand même un seul signifié inscriptible avec elle. On es toujours dans l’équivocité de la trace. Dans cette conception, comme dans celle ouverte par Pierre Magistretti avec notre collègue François Ansermet avec la « plasticité neuronale », il y a en effet de la place pour poser la question d’un sujet et d’une contingence qui ne serait pas réductible a la supposition de « ce qui est déjà écrit ».
Et il faut en effet rappeler ici le fameux projet prefreudien de Freud lui-même dans son incroyable « Esquisse d’une psychologie pour des neurologues » où il avait pris comme point de départ cette fabuleuse fiction scientifique d’une écriture neuronale, projet qu’il avait laissé dans le tiroir pour le considérer comme un « embrouillage » scientifique, tel qu’il le dira à son collègue Wilhem Fliess.
Allons donc tout droit à l’équivoque qui gît dans cet embrouillage et que seulement Jacques Lacan saura extraire dans sa juste mesure. Le sujet de l’inconscient ne se constitue pas dans la trace laissée dans l’organe, mais justement dans son effacement et dans ce qui ne cesse pas de ne pas s’écrire dans cet effacement. Voici le réel de la psychanalyse tel que Lacan le formule pour le distinguer de façon radicale du réel déjà significantisé, déjà pris dans le symbolique, où la science fait son parcours sans le savoir. Ce réel et son sujet ne sont pas inscrits dans aucun système de traces mais dans son effacement.

Eric Laurent le met en relief d’une façon aussi délicate que précise dans la partie du livre intitulé avec la question « Quelle inscription pour le sujet ? » Je le cite, à la page 36 : « Il y a l’impossibilité radicale de réduire l’inscription subjective à un système de traces dans la mesure où le lien entre trace et expérience ne cesse pas de se réécrire. C’est bien parce que le lien avec l’expérience biologique se perd qu’une identification non biologique, signifiante, peut se produire. Le système langagier fonctionne comme suppléance de ce hiatus. C’est parce qu’il n’y a pas de mémoire biologique qu’il peut y avoir une mémoire de l’inconscient ». L’inconscient freudien devient alors une « mémoire de l’impossible », tel qu’Eric Laurent l’indique à la page 41, c’est-à-dire justement une mémoire du réel si nous lisons – et je dis bien, si nous lisons – cet impossible comme le réel de Lacan et de la psychanalyse, c’est-à-dire comme ce qui ne cesse pas de ne pas s’écrire. Et c’est justement dans cette perspective que nous pouvons comprendre la lecture lacanienne du trauma freudien. Ce qui est le noyau du traumatique n’est pas ce qui est resté inscrit dans l’appareil psychique comme la trace d’une expérience plus ou moins dramatique dans son supposé signifié. Ce qui devient traumatique, nous le constatons chaque fois que le sujet en fait le témoignage, soit par exemple dans le non-dit de la mère face à la scène de séduction, soit dans ce que le sujet lui-même n’est pas arrivé à dire ou à faire juste avant ou juste à la suite de la bombe éclaté qui a semé de mort son entourage. Dans un cas comme dans l’autre, ce qui devient traumatique est toujours ce qui ne cesse pas de ne pas s’écrire de cet événement, ce qui reste comme l’inconscient réel qui attend d’être réalisé par le sujet dans l’analyse, si ce n’est qu’il le passe à l’acte dans le plus vrai de sa vie. C’est dans cette logique qui se dessine, comme l’indique Eric Laurent à la page 42, une « mémoire des points de coupure » ou s’inscrit l’objet de la psychanalyse, l’objet a, l’objet fait de la coupure et de sa chute du corps. Et cet objet, Lacan y insistait, est une lettre.
Et si vous me permettez d’ajouter encore une langue à cette lecture translinguistique de « Lost in cognition », je signalerai que, dans ma langue à moi, la lettre (lletra) devient justement coupure (retall) par une anagramme qui fait torsion de l’une dans l’autre.
Donc, la psychanalyse devra toujours rappeler aux « lecteurs du cerveau » la place juste de la lettre qui convient de lire, la place mise en relief par cette maxime que Jacques-Alain Miller avait avancée il y a quelque temps à l’opinion éclairée. Je le cite : « Mais lis surtout ton inconscient à toi, ce livre tiré à un seul exemplaire dont tu transportes partout avec toi le texte virtuel, et où est écrit le scénario de ta vie, ou du moins son rough draft » (1) . C’est en effet dans ce rough draft, dans ce brouillon de texte, - dans le « borrador » comme on dit curieusement en espagnol en indiquant ce qui efface et doit s’effacer à son tour – c’est donc dans ce brouillon impossible à traduire que le sujet pourra écrire à son tour la lettre de cet objet qui le traverse en silence.


*Intervention dans la Soirée de la Bibliothèque de l’Ecole de la Cause Freudienne du 22 Octobre 2008, Psychanalyse et Sciences cognitives, autour du livre d’Eric LAURENT « Lost in cognition », sous le titre, « Enquête sur la dyslexie des lecteurs de cerveau » . Avec la participation d’Eric LAURENT, François ANSERMET, Guy BRIOLE et Miquel BASSOLS.

1. Jacques-Alain Miller, Lettres à l’opinion éclairé, Seuil, Paris 2002, p. 57.


14 d’octubre 2008

L’échec du principe du marché …ou “Nobody’s perfect”







La conception qui prônait l’équilibre homéostatique des marchés comme principe régulateur de l’économie a été contredit de façon radicale par une crise aussi globale que les effets de cette économie. On découvre tout d’un coup que ce n’était pas la loi du marché ce qui était le principe régulateur, même s’il semblait au prix de fortes turbulences, de l’économie libidinale globale. Non, ce n’était pas la loi de l’offre et de la demande ce qui donnait sa valeur d’échange et sa valeur de jouissance aux choses du monde. Il y avait une variable qui n’avait pas été considérée par les précis analyses économétriques comme la plus importante dans ce système : la confidence, la confiance en l’Autre qui devait garantir cette régulation comme une condition nécessaire de cette réalité, comme le point d’appui qui la soutenait en rien d’autre que la supposition d’un savoir de l’Autre. Jacques-Alain Miller l’avait signalé de façon très opportune (voir l’entretien publié en Octobre 2008 dans Marianne) en repérant ce point d’appui de la grande machine économique globale dans ce vide actif occupé par la fonction désignée comme le « sujet-supposé-savoir ». C’est ce que la psychanalyse nous apprend dans l’expérience du transfert. Le monde découvre alors, non sans une certaine désillusion, que ce sujet-supposé-savoir était en fait dans le principe de l’énorme pouvoir des transferts… bancaires. Une fois enlevé ce principe actif de la confidence, l’édifice s’écroule dans un vertige paralysant. Les bancs eux-mêmes cessent alors de se supposer entre eux ce pouvoir de transfert et les gouvernements ont du faire le possible pour restaurer une confiance dans l’autre comme sujet-supposé-savoir, en garantissant ainsi son précaire semblant de solidité. En effet, il suffisait quelqu’un en faisant un petit signe d’alarme du fait que l’Autre ne savait pas tout ce qu’on supposait qu’il savait - mais qu’est-ce qui vaut en fin ce que j’ai ? – et la panique s’étend comme une trainé de poudre.

Et qu’est-ce qu’on suppose donc que l’Autre sait ? Les critiques les pires se sont adressés alors vers Alan Greenspan, le fameux ex président de la Fed (Federal Reserve System) qui avait affirmé la valeur absolue du principe du marché. Alan Greenspan a été surnommé « L’Oracle » par son pouvoir transférentiel sur le gouvernement américain et sur les agents du marché. « Il avait une façon de parler qui te faisait croire qu’il savait exactement de quoi il parlait en tout moment », disait un sénateur démocrate. Face aux premiers indices du déchainement de la crise, l ‘Oracle du transfert se maintenait quad même ferme dans sa certitude tout en affirmant : « La gestion du risque ne peut pas toujours arriver à la perfection (…) Les mauvais ont été les banquiers, dont l’intérêt individuel avait été jadis pour moi un point indiscutable ». L’argument a tout son intérêt : la machine et la loi du marché qui la gouvernait étaient bons, le mal est dans les sujets qui l’ont corrompue tout en abusant de la confiance. On le sait déjà, nobody’s perfect. La ressemblance d’Alan Greenspan avec l’ineffable millionnaire nommé Osgood Fielding dans le film Some Like It Hot (Certains l’aiment chaud) de Billy Wilder est plus que physique. Tous les deux mettent le point final dans la trame incroyable avec la même phrase : il n’y a personne qui soit parfait. Osgood Fielding acquiesçait ainsi à l’aveu de son partenaire de n’être pas une femme comme il le croyait, tandis qu’il continuait à mener son canot vers une lune de miel incertaine. Alan Greenspan argumenta de la même façon la marge de risque dans laquelle il prenait ses décisions. Et il avait bien raison, seul que la variable du sujet – le sujet de la jouissance, dirons-nous suivant l’enseignement de Lacan – était la pièce fondamentale de la machine, elle était là comme le ressort qui la maintenait en fonctionnement et comme la cause de tout son intérêt. Et elle se révèle maintenant comme son vrai sabotage interne. Ce sujet, il était là, lui-même sans le savoir, divisé dans son conflit entre l’objet libidinal qui se cachait sous les voiles du sujet-supposé-savoir.

Cet objet libidinal est le vrai ressort du marché tel que Freud l’avait découvert comme la cause de l’échec du nommé « principe du plaisir » de l’appareil psychique. Si Jacques Lacan l’avait formalisé comme l’objet a c’était pour le repérer comme le plus de jouir qui git dans toute plus value du marché comme l’objet fantasmatique le plus intime de chaque sujet. Le principe du marche se proposait, en réalité, comme le meilleur principe régulateur de l’objet libidinal, comme la loi qui pourrait distribuer d’une façon en fin la plus équilibré les bien de consommation. Au delà du principe homéostatique, cet objet libidinal se révèle maintenant comme un reste, comme un pur déchet qui inonde avec son non sens l’échec du principe du marche.

On ne devrait pas mépriser le solde final si on l’interprète comme il convient, avec la question que l’objet cause du désir renvoi au sujet une fois chu le sujet-supposé-savoir. C’est la question sur la vérité de sin désir qui peut être énoncé ainsi : et qu’est-ce que tu voulais de moi sans le savoir ?

Disons pour conclure que la comparaison ente le « principe du marché » er le « principe du plaisir » comme des médecines prescrites pour guérir le symptôme pourrait être menée encore plus loin. Ce sont des promesses de jouissance qui nourrissent la cause du symptôme. Mais la loi du marché se nourrit justement de sa propre consommation, elle se consomme dans cette consommation même…

13 d’octubre 2008

El fracaso del principio del mercado ...o "Nobody’s perfect"












La teoría de la segura homeostasis de los mercados como principio regulador de la economía global se ha visto contradicha de manera radical por la actual crisis económica mundial. Se descubre de repente que no era la ley del mercado la que regulaba, aunque fuera al precio de fuertes turbulencias, la economía libidinal global. No, no era la ley de la oferta y la demanda la que daba su valor de cambio y su valor de goce a las cosas del mundo. Hay una variable que no había sido tenida en cuenta como la fundamental en los precisos análisis econométricos: la confidence, la confianza en el Otro que garantizaba esta regulación como condición necesaria para que el sistema se sostuviera... en nada más y nada menos que en la suposición de un saber del Otro. Jacques-Alain Miller lo ha señalado de manera muy oportuna (ver el Blog de la ELP del 11 de Octubre de 2008) situando el punto de apoyo de la gran maquinaria económica en el vacío activo ocupado por el llamado “sujeto supuesto saber”. Es lo que los psicoanalistas aprendemos a situar en nuestra experiencia como la estructura de la transferencia. El mundo descubre así, no sin cierta desilusión, que este “sujeto supuesto saber” estaba de hecho en el principio del gran poder de las transferencias... bancarias. Una vez sustraído este principio activo de la confidence, el edificio se derrumba con un pasmado vértigo. Los propios bancos han dejado de suponerse entre ellos este poder transferencial y los gobiernos deben hacer ahora lo posible para restaurar una confianza en el Otro como sujeto supuesto saber, garantizando así su maltrecha apariencia de solidez. En efecto, bastaba con que alguien diera una pequeña señal de alarma de que el Otro no sabía todo lo que se suponía que sabía - ¿pero cuanto vale finalmente lo que tengo? -, para que el pánico se extendiera como un reguero de pólvora.

¿Y qué es lo que se supone que el Otro sabe? Las peores críticas se dirigen ahora a Alan Greenspan, el famoso ex-presidente de la Reserva Federal americana (Fed), defensor absoluto del principio homeostático del mercado. Alan Greenspan ha sido apodado como “El Oráculo” por su poder transferencial sobre el gobierno americano y sobre los propios agentes del mercado. "Tenía una forma de hablar que te hacía creer que sabía exactamente de qué estaba hablando en todo momento", decía recientemente un senador demócrata. Ante los primeros índices del desencadenamiento de la crisis, el Oráculo de la transferencia se mantenía sin embargo en su certeza afirmando: "La gestión del riesgo nunca puede alcanzar la perfección (...) Los malos son los banqueros, por cuyo interés individual había apostado en otra época". El argumento tiene su enjundia: la máquina y la ley del mercado que la regía eran buenos, el mal está en los sujetos que los han corrompido abusando de la confianza. Ya se sabe, nobody’s perfect. El parecido de Alan Greenspan con el entrañable millonario Osgood de la película Some Like It Hot (Con faldas y a lo loco)* es algo más que físico. Los dos ponen punto final a la increíble trama con la misma frase: nadie es perfecto. Osgood asentía así a la confesión de su pareja de que no era una mujer mientras él seguía conduciendo la lancha rumbo a una incierta luna de miel. Greenspan argumenta igualmente el margen de riesgo en el que se movían sus decisiones. Y no le falta razón, sólo que la variable del sujeto – el sujeto del goce, diremos nosotros siguiendo la enseñanza de Lacan – era la pieza fundamental de la máquina, estaba allí como el resorte que la mantenía en marcha y como causa de todo su interés. Y se revela ahora como su verdadero saboteador inconsciente. Estaba ahí, él mismo sin saberlo, dividido en su verdadero conflicto con el objeto libidinal que se escondía bajo los velos del sujeto supuesto saber. 

Este objeto libidinal, verdadero resorte del mercado, es el que Freud descubrió como la causa del fracaso del llamado “principio del placer” del aparato psíquico. Si Jacques Lacan lo formalizó como el objeto a fue para situarlo como el plus de gozar que anida en toda plusvalía de mercado como el objeto fantasmático más íntimo de cada sujeto. El principio del mercado se proponía, en realidad, como el mejor principio regulador del objeto libidinal, como la ley que distribuiría finalmente de manera más equilibrada los bienes de consumo. Más allá del principio homeostático, este objeto libidinal se revela ahora como un resto, como un puro desecho que inunda con su sinsentido el fracaso de este principio del mercado.

El saldo final no debería menospreciarse si se interpreta como conviene, con la pregunta que el objeto causa del deseo le devuelve al sujeto una vez caído el sujeto supuesto saber. Es la pregunta por la verdad de su deseo y puede enunciarse así: ¿y qué querías de mí sin saberlo?

Digamos para concluir que la comparación entre el "principio del mercado" y el "principio del placer" como medicinas recomendadas para curar el síntoma podría llevarse más lejos todavía. Son promesas de goce que alimentan lo que causa el propio síntoma. Pero el discurso capitalista se alimenta de su propia consumación... se consuma en su propia consumición...

* Para ver el final de Some Like it Hot en V.O. En castellano, Con faldas y a lo loco.