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26 de setembre 2012

Europa finita e infinita




Tal vez lo hayan notado ya: vivimos cada vez más en la Eurozona y cada vez menos en Europa. Es un modo de vida un poco evanescente, que corre el riesgo a cada instante de desaparecer bajo la sombra de un objeto imposible de definir, acompañado algunas veces de un efecto melancólico que colorea las declaraciones de algunos políticos. ¿Pero qué es entonces ser europeo más allá del hecho de vivir en una Eurozona definida a partir de una unión monetaria, cuando menos frágil? Incluso la cuna de esta Europa – queremos decir Grecia – vive hoy bajo la amenaza de ser expulsada de la Eurozona. Pero también España, e Italia, y … Cuanto más la Eurozona busca su afirmación, más se desgarra Europa; su misma existencia queda en cuestión, prueba de que habría que haber invertido el orden de las construcciones y pasar primero por la unión política y después por la unión económica.
Es entonces el Euro-síntoma el que se propaga por todos los rincones de su inexistencia: hay, es cierto, la Eurozona y el Eurogrupo, como hay, de forma indiscutible, la Eurocopa y el Eurobasket, o el Euromed, Eurodisney… o también el Europsi.
En España, por ejemplo, nos hemos pasado todo el verano a la espera de saber dónde se iba a instalar finalmente el famoso proyecto, tan faraónico como discutido, llamado “EuroVegas”, complejo de hoteles y casinos impulsado por el magnate americano Sheldon Adelson.  El proyecto verá finalmente la luz cerca de Madrid, no sin antes infringir algunas pequeñas leyes urbanísticas y de salud pública de esta comunidad autónoma (por ejemplo, se tratará de un espacio “eurofumador”). La otra comunidad en liza – Cataluña por supuesto –, tenía ya en la manga otro gran proyecto para poner en la balanza, concebido bajo el modelo, más que dudoso, del magnate americano. Acaba de ser desvelado. Será la futura “capital europea del ocio”, con sus hoteles, sus casinos y, podemos suponerlo también, con sus pequeñas desviaciones de la ley. Habría sido tal vez un poco extraño llamar a este otro proyecto “EuroBarcelona”, y ha sido entonces bautizado “Barcelona World”, cuestión de aumentar un poco la apuesta. Su financiador principal, Enrique Bañuelos, es el símbolo más representativo del “boom” inmobiliario en España, así como de la burbuja que ha explotado estos últimos años, dejando aparecer un agujero imposible de esconder que ha llevado a la miseria a una parte importante de la población.
Si finalmente se termina la Eurozona, ¿nos llevará a una zona vaciada de toda Europa posible? ¿Una zona vaciada de esta vieja Europa, raptada por los mercados y sin salvación imaginable a la vista? Pero evocar hoy “El rapto de Europa” esperando que se salve por sí misma no es de tan gran novedad como podría pensarse. Europa, desde su nacimiento mítico, fue ya raptada por Zeus travestido de toro, como lo recordaba Luis de Góngora al comienzo de sus “Soledades”: “Era del año la estación florida / en que el mentido robador de Europa…” A este ladrón enmascarado creemos verlo hoy encarnado en las “leyes del mercado”, gran Otro al que se recurre cada vez que se quieren justificar las decisiones que llevan al desmantelamiento programado del Estado social, decisiones totalmente políticas, tomadas de manera singular por sus sujetos agentes. Porque la máscara del ladrón no es precisamente más que una máscara, un “semblante”, que hace más consistente al mercado financiero como Otro de la ley que ordenaría todas las decisiones políticas. Todo el mundo espera entonces “la reacción de los mercados”. ¿Pero quiénes son “los mercados”? Como ha indicado el siempre interesante Vicenç Navarro, experto en economía política (en el diario Público del pasado 11 de junio): el problema no consiste en saber quiénes son “los mercados financieros” –como piensan muchos comentaristas, tanto de la derecha como de la izquierda–, sino a quién benefician las opciones tomadas por los gobiernos, intervenciones que conducen de una Europa social a una Europa neoliberal, con una clase minoritaria que decide en contra de los intereses de una gran mayoría de la población. Esta clase encarna de hecho lo que el psicoanálisis de Freud descubrió como el principio del placer, principio regido por un superyó glotón que se alimenta del mismo goce al que pide renunciar al sujeto. Y es precisamente esto lo que hace que fracase. Dejar la decisión y el acto político a la merced de este principio, al fantasma del goce del Otro –goce que existiría si existiese otro que el goce fálico, como decía Lacan—, es una forma de hacer más consistente todavía a este Otro.
En tal coyuntura, siempre será mejor que la Eurozona permanezca inacabada, de manera que quede un lugar posible para una Europa que quisiéramos que fuera, como el deseo, infinita.

22 de setembre 2012

L'Europe finie et infinie













Peut-être l’avez-vous déjà remarqué : on vit de plus en plus dans la Zone Euro et de moins en moins en Europe*. C’est un mode de vie un peu évanescent, qui risque à chaque instant de disparaître sous l’ombre d’un objet impossible à définir, accompagné quelquefois d’un affect mélancolique qui colore les déclarations de certains politiciens. Mais qu’est-ce donc qu’être européen à part le fait de vivre dans une Zone Euro définie à partir d’une union monétaire, pour le moins fragile ? Même le berceau de cette Europe — nous voulons dire la Grèce — vit aujourd’hui sous la menace d’être chassée de l’Eurozone. Mais aussi l’Espagne, et l’Italie, et... Plus l’Eurozone cherche à s’affirmer, plus l’Europe se déchire ; son existence même s’en trouve ébranlée, signe qu’il aurait fallu inverser l’ordre des constructions et passer de l’union politique à l'union économique.
C’est alors l’euro-symptôme qui se répand dans tous les coins de son inexistence : il y a en effet l’Eurozone et l’Eurogroup, comme il y a, de façon indéniable, l’Eurocoupe et l’Eurobasket, ou l’Euromed, l’Eurodisney... et même l’Europsy.
En Espagne, par exemple, on a passé tout l'été dans l’attente de savoir où allait finalement loger le fameux projet, aussi pharaonique que discuté, nommé « EuroVegas », complexe d’hôtels et de casinos impulsé par le magnat américain Sheldon Adelson. Le projet verra finalement le jour près de Madrid, non sans devoir faire des entorses à quelques petites lois d’urbanisme et de santé publique de cette communauté autonome (par exemple, ce sera un espace « eurofumeur »). L’autre communauté en lice — la Catalogne bien sûr —, avait déjà sous le coude un autre projet à mettre dans la balance, conçu sur le modèle de celui, plus que redoutable, du magnat américain. Il vient d’être dévoilé. Ce sera la future "capitale européenne des loisirs », avec ses hôtels, ses casinos et, on peut le supposer aussi, avec ses petits écarts à la loi. Il aurait été un peu bizarre de nommer cet autre projet « EuroBarcelone », on l'a donc baptisé « Barcelona World », histoire d’augmenter un peu la mise. Son financier principal, Enrique Bañuelos, est le symbole le plus représentatif du boom immobilier en Espagne, et de la bulle qui a éclaté ces dernières années, laissant apparaître un trou impossible à cacher qui a mené à la misère d’une part importante de la population.
Si l’Eurozone était achevée cela aboutirait-il à une zone vidée de toute Europe possible ? Vidée de cette vieille Europe, kidnappée par les marchés et sans sauvetage imaginable à l’horizon ? Mais évoquer aujourd’hui « Le rapt de l’Europe »  en attendant qu'elle se sauve par elle même, n’est pas d'une aussi grande nouveauté qu'on pourrait le penser. C’est en effet dès sa naissance mythique qu’elle aurait déjà été kidnappée par Zeus travesti en taureau, comme le rappelle Luis de Góngora au commencement de ses « Solitudes » : Era del año la estación florida / en que el mentido robador de Europa... « C’était de l’année la saison fleurie / où le voleur contrefait [masqué mais aussi menti] d’Europe ... » Ce voleur masqué, on croit le voir aujourd’hui incarné dans les « lois du marché », ce grand Autre auquel on recourt chaque fois que l’on veut justifier les décisions qui mènent au démantèlement programmé de l’État social, décisions tout à fait politiques, bien que prises de manière singulière par des sujets décisionnaires. Car le masque du voleur n’est justement qu’un masque, un semblant, qui fait consister le marché financier comme Autre de la loi qui commanderait toutes les décisions politiques. Tout le monde reste alors dans l'attente de « la réaction des marchés ». Mais qui sont-ils « ces marchés » ? Tel que l’a indiqué le toujours intéressant Vicenç Navarro, expert en économie politique (dans le journal Público du 11 juin dernier) : le problème n’est pas de savoir qui sont « les marchés financiers » — comme le pensent une partie des commentateurs de droite comme de gauche —, mais à qui profitent les options prises par les gouvernements, interventions qui conduisent d’une Europe sociale à une Europe néo-libérale, avec une classe minoritaire décidant contre les intérêts d’une grande majorité de la population. Cette classe incarne en fait ce que la psychanalyse de Freud a découvert comme le principe du plaisir, principe régi par un surmoi gourmand qui se nourrit de la jouissance même à laquelle il demande au sujet de renoncer. Et c’est justement ce qui fait son échec. Laisser la décision et l’acte politique à la merci de ce principe, au fantasme de la jouissance de l’Autre — celle qu’il y aurait s’il y en avait une autre que la jouissance phallique, comme disait Lacan —, c’est une façon de faire consister cet Autre toujours davantage.
Dans cette conjoncture il vaut toujours mieux que l'Eurozone reste inachevée, de façon à laisser une place possible pour une Europe qu'on voudrait, comme le désir, infinie. 

* Texte publié dans la revue éléctronique Lacan Quotidien nº 233. Je remercie mon collègue Pierre-Gilles Guéguen de sa lecture et des corrections au texte en français.

17 de setembre 2012

L’autisme et la politique de l’Autre













Quand on n’a pas d’accès à la place de l’Autre – et c’est justement le cas du sujet désigné « autiste » – on est à sa merci, absolument soumis à la politique de cet Autre*. En Espagne, ça marche aussi au pas des lobbys plus ou moins organisés qui demandent une normalisation du sujet autiste, son adaptation au milieu de l’Autre, d’une façon peut-être moins systématisée qu’en France mais non pas moins effective.
Nous avons réussi, au moins en Catalogne, à faire suspendre une loi qui voulait imposer l’exclusivité des traitements cognitivo-comportamentaux pour l’autisme et à faire reconnaître par les pouvoirs publics la diversité des traitements possibles et déjà existants dans le réseau public, réseau dans lequel la psychanalyse est largement représentée. C’est une façon d’avoir une incidence sur la politique de l’Autre, et même une façon d’éduquer cet Autre dans le sens le plus démocratique du terme, mais surtout dans le sens que Jacques-Alain Miller a mis en relief au moment d’étudier le rapport de l’enfant au savoir : si la mission pédagogique tente habituellement d’éduquer l’enfant en localisant le savoir du côté de l’Autre, la psychanalyse soutient que « c’est l’enfant qui est supposé savoir, et c’est plutôt l’Autre qu’il s’agit d’éduquer, c’est à l’Autre qu’il convient d’apprendre à se tenir » (1).
C’est aussi le pari politique pris par quelques associations nées dans les dernières années pour répondre à une certaine dérive de l’Autre dans son impossibilité de faire place au sujet désigné « autiste ». C’est le cas de Teadir (2) en Espagne, qui a diffusé récemment un documentaire émouvant, Unes altres veus (3) ; c’est le cas aussi de l’association « La main à l’oreille » (4) en France. Et c’est chez la présidente de cette dernière association, Mme Mireille Battut, que je veux prendre une indication qui vaut tout un programme de traitement mais aussi tout un programme politique pour le sujet d’aujourd’hui, de plus en plus soumis à la politique de l’Autre : « Alors, comment traduire ? Je pense qu’en utilisant une richesse de la langue espagnole qui n’existe pas en français, nous pouvons faire la distinction entre ser et estar. Nous considérons qu’il faut accueillir le mode de ser autistique pour qu’il puisse estar dans la vie publique, avec sa différence, et même avec son silence. » (5)
Accueillir donc la singularité de l’être (ser) autiste – son mode de jouir, disons-nous aussi – pour rendre possible qu’il puisse avoir une place (estar) dans la cité – dans cet Autre à qui il nous faut nous adresser. Voici la politique de l’Autre quand il est touché par le discours analytique.


* Texte publié dans "Le Point du Jour" des Journée de l'ECF nº 65, Septembre 2012.


1. Jacques-Alain Miller, "L’enfant et le savoir", Présentation du thème de la deuxième Journée d’étude de l’Institut de l’Enfant, prononcée le 19 mars 2011, en conclusion de la première Journée d’étude de l’Institut de l’Enfant, http://www.lacan-universite.fr/?p=2012

2. http://www.associacioteadir.org

3. http://unesaltresveus.teidees.com

4. http://ampblog2006.blogspot.com.es/2012/09/info-creation-association-la-main.html

5. Je remercie Mme Mireille Battut de m’avoir permis de reprendre ces mots adressés dans un message personnel à des collègues du Champ freudien.

12 de setembre 2012

A vueltas con Sokal (todavía)


A propósito de la referencia al "caso Sokal" —tan frecuente en críticas actuales a Lacan y al psicoanálisis que se ahorran leer al primero para entender algo del segundo—, transcribo parte de un debate desarrollado hace un par de años en un Blog de ciencia. Tuve ocasión allí de precisar, para mi ilustre interlocutor GG, algo que requiere, siempre y una vez más, una atenta lectura. Si lo retomo aquí y ahora es porque el tema ha retornado en los mismos términos, aunque desde lugares de enunciación distintos, en un debate en Twitter, lugar que no permite, por su mismo formato, el desarrollo que merecen algunas cuestiones. El tema no admite prisas.


GG

No me resisto a transcribir párrafos delirantes de Lacan en donde las matemáticas y el psicoanálisis dan forma a quimeras semánticas y filosóficas:
"Así, calculando ese significado según el método algebraico que utilizamos, tendremos :
S(significante) / s(significado) = s(enunciado)
siendo S = (-1), da como resultado : s = (-1)^1/2 (raiz cuadrada de -1)." 

(Lacan, 1971a, pág. 181; seminario celebrado en 1960). Tomado de Imposturas Intelectuales de Alan Sokal y Jean Bricmont.

Item más :
"Es así como el órgano eréctil viene a simbolizar el lugar del goce, no en sí mismo, ni siquiera en forma de imagen, sino como parte que falta en la imagen deseada : de ahí que sea equivalente al (-1)^1/2 del significado obtenido más arriba, del goce que restituye, a través del coeficiente de su enunciado, a la función de falta de significante : (-1)"

Tomado de la citada obra de A. Sokal y J. Bricmont.

No me digáis que aun sacadas de contexto no resultan abracadabrantes. 

NOTA : (-1)^1/2 = i (i es la unidad imaginaria)
Saludos


MIQUEL

Apreciado GG:
Nunca me había tomado la molestia de rastrear en serio las citas originales que dan, sin duda "de oídas", Sokal y Bricmont del texto de Lacan para situarlas en su contexto original. Debía haberlo hecho antes.
Veo entonces que están más o menos sacadas (con algún que otro problema de traducción, nada banal y bastante mal resuelto) del texto de Lacan de 1960, ”Subversión del sujeto y dialéctica del deseo en el inconsciente freudiano”. Pero veo sobre todo que esas citas eliden la razón precisa que Lacan da en el mismo texto del recurso a esa escritura matemática, raíz cuadrada de menos uno (-1^1/2), escritura que, por otra parte, no retomará nunca más en su intento de escribir formalmente aquello que falta de manera irreductible en todo sistema simbólico (incluido el matemático): el significante que lo haría completo y consistente a la vez.


Veamos qué es lo que escribe Lacan una página después de esa cita (Écrits, p. 821; en castellano: Escritos, p. 801) para explicar su recurso momentáneo a esa escritura. (Y, ojo, no hay que dejar escapar su tono irónico):

"Sin duda Claude Lévi-Strauss, comentando a Mauss, ha querido reconocer en él [en el significante que falta en todo sistema simbólico] el efecto de un símbolo cero. Pero en nuestro caso nos parece que se trata más bien del significante de la falta de ese símbolo cero. Y por eso hemos indicado, a reserva de incurrir en alguna desgracia [sic], hasta dónde hemos podido llevar la desviación [resic] del algoritmo matemático para nuestro uso: el símbolo (raíz cuadrada de menos uno, -1^1/2), que también se escribe ”i” en la teoría de los números complejos, sólo se justifica evidentemente no aspirando a ningún automatismo en su empleo subsiguiente”.

Comentar todo el párrafo debidamente excede el alcance de este post y del blog mismo. La referencia que hace Lacan, para diferenciarse de ella, al "simbolo cero" de Lévi-Strauss, comentando a su vez al antropólogo Marcel Mauss, explicaría  por sí misma el dudoso recurso a esa formalización, pero también aclararía la crítica implícita que Lacan realiza de este recurso, tan de la época estructuralista.
¡Pero es que Lacan mismo pone al lector sobre aviso, con ese "a reserva de incurrir en alguna desgracia", de la "desviación" a la que él mismo se entrega irónicamente! Sin duda, Sokal y Bricmont no pudieron captar la ironía del texto de Lacan, demasiado cegados como estaban en su objetivo de criticarlo. En este punto, fueron más bien ellos los que incurrieron en la desgracia de no entender la ironía de Lacan. Pero es que, además, ni se tomaron la molestia de leer la afirmación, clara y precisa, de que esa referencia "sólo se justifica evidentemente no aspirando a ningún automatismo en su empleo subsiguiente". Lo que quiere decir simple y llanamente que, en la argumentación que desarrollará Lacan, está totalmente fuera de lugar usar ese símbolo como si de una operación matemática se tratara.
(Lo mismo ocurre, por cierto, con la barra que separa los términos de la función exponencial que citas, como Lacan se encargará de aclarar también más adelante: no se trata de una operación matemática propiamente dicha).


Lo que queda de todo esto es que la fórmula "raiz cuadrada de menos uno" es un modo —bello e interesante— de intentar escribir algo imposible de representar, un elemento muy preciso sin embargo, un elemento que no existe de modo empírico pero que no por ello deja de tener un estatuto imaginario (”i”). Y de esos elementos ”emergentes” —para tomar una palabra usada ahora sin demasiado rigor (para hablar por ejemplo de la sede de la consciencia)— tanto el mundo matemático como el mundo ”psi” andan más bien llenos…


Espero que el comentario no se haya hecho excesivamente engorroso. Pero es que me parece un ejemplo paradigmático de la trampa en la que se suele caer cuando se cita y critica sin conocer bien a fondo al criticado. Y con Lacan, la trampa está servida… Su recurso a la matemática, como a la topología y a otras referencias, no es en efecto nada evidente y exige pararse al menos dos veces en ellas.
[...]


Va aquí un pequeño contraejemplo al aducido por GG:


"Los miembros de la coalición están muy conectados entre sí pero también establecen contactos exteriores con no miembros. Por ejemplo, la neurona Clinton y otras como ella excitarán células que representan el concepto presidencia o de Casa Blanca, las cuales están ligadas a neuronas que recuerdan la voz inconfundible del presidente Clinton, y así sucesivamente”.

También puede parecerme a mí absolutamente delirante este párrafo de un reconocido neurocientífico, prologado por un Premio Nobel. Y más si está sacado de contexto.
En efecto, eso es lo que hizo Sokal, sacar frases de contexto (mal citadas por cierto si vas a los escritos originales) y ponerlas en otro contexto para darles otra significación. El lenguaje permite esto, es eso y mucho más. Otra cosa es entender a qué se refieren estas citas, lo que requiere cierto trabajo y seguir el contexto en el que se enunciaron.
Yo veo más mala fe e impostura que otra cosa en esta forma de argumentar de Sokal.

Pero hay finalmente cierta ironía "suplementaria" en todo este asunto si uno sabe lo siguiente: que en realidad Lacan nunca retrocedió frente a la idea del delirio y del grano de verdad que podía incluir. Incluso podía decir que aspiraba al rigor lógico del psicótico, él, que se había formado en la psiquiatría más académica y había estado escuchando y conviviendo con la locura diariamente en el Hôpital de Sainte-Anne…

A partir de ahí podemos seguir el debate.


GG

[...] no contesté al amable requerimiento de Miquel porque sinceramente la exégesis del texto requiere serios y fundados conocimientos de la teoría psicoanalítica. 


04 de setembre 2012

Un poema de amor no escrito de W. H. Auden



Entre las múltiples y variadas “cartas de almor”[1] que se han escrito y se seguirán escribiendo, hay un subgénero muy especial, tal vez el más sutil y verdadero, del que habría que hacer alguna vez el catálogo siguiendo el mejor espíritu macedoniano (de Macedonio Fernández). Es el género de las cartas-poema de amor que no cesan de no escribirse pero que no por ello dejan de llegar a su destinatario — como todas las demás cartas, por otra parte, si seguimos la conocida indicación de Jacques Lacan según la cual toda carta-letra llega siempre a su destinatario—. En dicho catálogo, necesariamente incompleto, debería figurar en lugar distinguido el texto que me ha sugerido esta nota y que se debe a la pluma del gran poeta inglés —autor, entre otros, del notable In Memory of Sigmund Freud—, llamado Wystan Hugh Auden. La carta-poema lleva un título ilustre, en alemán: Dichtung und Wahrheit, como el famoso texto de Goethe, “Poesía y verdad”. Y un subtítulo enigmático: An Unwritten Poem, “Un poema no escrito”.
El primer párrafo del texto empieza del siguiente modo: “A la espera de que llegues mañana, me sorprendo pensando Te amo: y viene después la siguiente reflexión: Me gustaría escribir un poema que expresara exactamente lo que quiero decir cuando pienso estas palabras.[2] Los cuarenta y nueve párrafos siguientes, debidamente numerados y de una lúcida y fina escritura, son un desesperado intento de cumplir este anhelo hasta llegar a la constatación de su imposibilidad lógica: “las palabras no pueden verificarse a sí mismas”. Sin embargo, durante el recorrido que rodea este real imposible de escribir W. H. Auden ha desgranado una serie de consecuencias nada despreciables sobre la experiencia del amor, toda ella entretejida en el lenguaje, en las palabras que no pueden verificarse a sí mismas y que verifican así aquel axioma lacaniano: “no hay metalenguaje”. Es un axioma enteramente compatible, idéntico de hecho en su modo de abordar lo real, al igualmente conocido: “no hay relación sexual”… que pueda escribirse. Pero hay que probarlo para comprobarlo, hay que tirar los dados necesariamente para entender la contingencia de este encuentro con lo real que llamamos amor y que viene al lugar de la imposibilidad lógica tan bien escrita por el poema, no escrito, de W. H. Auden.
La condición homosexual del autor, así como su matrimonio forzado por las circunstancias con Erika Mann, la hija de Thomas Mann, permiten diversas hipótesis sobre la identidad del You al que se dirige la carta-poema. Aunque en este punto no parece esta identidad lo más importante dada la posición de sus dos personajes y de su reciprocidad en el lenguaje: “Común tanto al sentimiento-de-Yo (I-feeling) como al de-Tú (You-feeling): un sentimiento de hallarse-en-medio-de-una historia (being-in-the-middle-of-a-story)”, una historia que el propio lenguaje irá mostrando cada vez más Otra, más ajena, librada necesariamente a las ambigüedades, a los equívocos del significante: “siempre que el habla es necesaria, la mentira y el autoengaño son posibles”. Entonces, hay algo que necesariamente no cesará de no escribirse en esta historia de amor, algo que da testimonio de un real imposible de atrapar, como lo era la tortuga Briseida para su perseguidor Aquiles: “Te amaré siempre, jura el poeta. Me parece un juramento fácil de hacer. Te amaré a las cuatro y cuarto de la tarde del martes que viene: ¿sigue siento tan fácil?”. Difícil de precisar. ¿Y un segundo después? Más todavía. En la vía por la que el amor intenta atrapar lo real, siempre un poco más allá, el sujeto se encuentra inevitablemente con el imperativo de goce del Superyó (¡o del Supertú!) que también le pide al sujeto ir cada vez un poco más allá…
Ante este real, como indicaba Lacan en su Seminario Aún, al sujeto solo le queda “la única cosa un poco seria que puede hacerse, la carta —letra— de amor”[3].
Aunque no cese, aún, de no escribirse.


[1] Este es, en efecto, el neologismo lacaniano que condensa el alma con el amor. Da nombre al Boletín electrónico de preparación de las próximas Jornadas de la ELP sobre “Un nuevo amor…” al que esta nota quiere contribuir.
[2] W. H. Auden, Los señores del límite. Selección de poemas y ensayos (1927-1973), Edición bilingüe de Jordi Doce, Galaxia Gutenberg, Barcelona 2007, p. 289.
[3] Jacques Lacan, Le Séminaire XX: Encore, Ed. du Seuil, Paris, p. 78.